Observer les papillons voler est un délice. Mais si l’on n’y prend pas garde, ce plaisir se conjuguera au passé. Nombre de ces insectes sont en danger d’extinction.
La population de papillons est en chute libre. La moitié des espèces présentes au Grand-Duché est en voie d’extinction. Pour inverser la tendance, le Sicona et le musée national d’Histoire naturelle se mobilisent.
Depuis un bon quart de siècle, la tendance est continue et franchement inquiétante. «Lorsque nous étions enfants, il y en avait beaucoup plus qu’aujourd’hui», fait remarquer le président du Sicona Ouest, Roby Biwer. À l’heure actuelle, le Grand-Duché compte 86 espèces de papillons, dont pas moins de la moitié sont en voie d’extinction.
Les causes de ce déclin sont bien connues. L’urbanisation qui prive les papillons de leurs aires de prédilection, la disparition des plantes sauvages au profit des espaces cultivés, mais aussi la présence croissante de plantes exogènes dans les jardins. «En général, chaque espèce de papillon dépend d’une plante bien particulière sur laquelle la femelle pondra des œufs, explique Fernand Klopp, du Sicona. Si cette plante disparaît, le papillon ne survit pas.» Les plantes venues d’ailleurs, aussi densément fleuries soient-elles, ne sont donc d’aucune utilité pour la préservation de ces espèces.
La situation est particulièrement inquiétante, car en plus d’égayer prairies et jardins, les papillons tiennent un rôle important dans la chaîne du vivant. Ce sont d’excellents pollinisateurs et ils constituent une source de nourriture, notamment pour les oiseaux.
Agir avant qu’il ne soit trop tard
Pour inverser la tendance, le Sicona a lancé son Aktioun Päiperleck (Action papillon) dans les 33 communes du sud et du centre du pays où le syndicat est présent. Outre la sensibilisation du grand public, le Sicona a engagé un programme d’aménagement de territoires aux caractéristiques idéales pour les papillons. «Chaque commune aura sa zone pour papillons, avance Fernand Klopp. Il s’agit de petits projets, pas très coûteux à l’échelle d’un budget communal, mais qui sont finalement très efficaces.»
Il s’agit, par exemple, de favoriser l’implantation des variétés d’herbes et de plantes adéquates dans des endroits soigneusement sélectionnés. «En fauchant et en récupérant juste les plantes qui nous intéressent avant la dispersion des graines, nous pouvons ensemencer d’autres secteurs, détaille-t-il. C’est une technique simple et qui fonctionne assez bien.»
Mais compte tenu de la baisse spectaculaire de la population des papillons, n’est-il pas déjà trop tard? «Non, assure Fernand Klopp. Si une colonie de papillons existe pas trop loin, elle viendra dans le nouveau secteur. Mais le succès ne peut venir qu’après un travail de longue haleine, c’est vrai. Et puis, les bénéfices ne seront pas que pour les papillons : il y a une foule d’insectes ou de plantes qui tireront également profit de ces aménagements.» S’il n’est donc pas trop tard, il n’y a plus de temps à perdre.
Erwan Nonet
Normal, si je vois que de plus en plus de gens favorisent des parterres de cailloux, avec quelques plantes misérable de buxus planté par ici et par là… Car oui, c’est fatiguant de devoir couper le gazon une fois par semaine, n’est-ce pas? C’est tellement plus agréable de vivre dans un jardin fleuris ou on peut observer les differents insectes polonisateurs, mais hélas, cela deviens de plus en plus rare….