L’APAS était au cœur de l’actualité cette semaine, après l’évacuation d’une maison où vivaient près de 184 animaux. Une histoire «pas si spectaculaire» pour le président de l’association, Sacha André, qui explique le travail des bénévoles.
Ils sont une quinzaine de personnes à travailler sept jours sur sept dans le petit bâtiment situé à l’entrée de Schifflange : un édifice quasi neuf, inauguré en octobre 2020 par la commune. Une quinzaine de petites mains qui, chaque jour, se relaient pour s’occuper des chats et chiens amenés au refuge.
Parmi elles se trouve Sacha André. Pour le président de l’Association pour la protection des animaux depuis plus de 12 ans, c’est en nourrissant des chatons au biberon que le déclic est survenu. S’il admet ne plus gérer au quotidien tous les animaux du refuge, il ne tarit pas d’éloges sur son équipe, qui a déjà accueilli cette année pas moins de 400 animaux, un record.
Cet asile offre l’hospitalité uniquement aux chats et chiens, se charge de les soigner et de leur trouver une nouvelle famille.
Chaque matin, le collectif passe au crible toutes les salles du bâtiment : désinfection, karcher, le nettoyage doit être optimal pour les animaux comme pour les humains. S’ensuivent les soins médicaux de base, type vaccin, la nourriture et la promenade, pour les chiens.
«Nous ne sommes ouverts pour le public que les après-midi, mais notre travail commence bien avant», explique Sacha André, qui souligne que le «téléphone est toujours allumé pour répondre aux questions».
Le dialogue avant tout
Car la particularité de ce refuge est qu’il œuvre également pour la protection des animaux. Une phase très importante, en plus de l’asile, qui réserve son lot de surprises. La dernière en date a d’ailleurs fait couler beaucoup d’encre – au sens propre, dans les journaux – la semaine passée.
Une maison a en effet été évacuée après la découverte de 184 animaux à l’intérieur, du chaton au boa en passant par la caille. Une histoire «pas si spectaculaire» pour le président de l’APAS, qui s’explique : «C’est sans doute impressionnant niveau chiffres, c’est certain, mais tout s’est parfaitement bien déroulé. La propriétaire des lieux s’est rendu compte d’elle-même que la situation ne pouvait plus durer.»
Dans ce cas-là, tous les animaux ont pu être replacés, mais parfois, l’histoire ne se déroule pas aussi facilement. Si, la majorité du temps, ce sont des cas faciles, réglés en dialoguant, parfois les membres de l’association se heurtent à des gens peu coopératifs… «Je ne suis pas content de retirer un animal d’une maison, jamais. C’est le dernier acte que nous voulons faire. On essaie d’abord de dialoguer, d’ouvrir les yeux aux propriétaires», appuie-t-il.
Un vrai travail social, étroitement lié aux conditions de vie des animaux. «Vous savez, derrière chaque plainte, il y a une histoire humaine. L’animal et l’humain ne font qu’un, c’est une symbiose. Notre métier va bien plus loin que juste les animaux.»
L’écoute, l’empathie et la sensibilité deviennent ainsi les maîtres-mots de l’association, qui prend chaque appel reçu, chaque plainte, très au sérieux. «Nous restons prudents, nous vérifions les faits à chaque fois, mais nous sommes indéniablement toujours touchés par chaque histoire», confie Sacha André.
«La loi seule n’est pas la solution»
Un travail pas toujours facile et qui se heurte souvent à la méconnaissance de la loi par la population. «Nous devons souvent réexpliquer la loi adoptée en 2018 au Luxembourg. Certaines personnes ne comprennent pas pourquoi nous n’agissons pas dans tel ou tel cas, mais c’est tout simplement parce qu’on ne peut pas.»
Que faire alors ? Approfondir encore un peu plus la loi, la modifier ? Une question complexe, selon le président de l’APAS. «La loi seule n’est pas la solution absolue. Je pense qu’il faudrait davantage sensibiliser les gens, faire d’autres campagnes pour leur rappeler que cette loi existe, qu’ils doivent en tenir compte.»
Un travail de sensibilisation avant tout donc, pour trouver des solutions pérennes pour l’humain et l’animal concernés. En attendant, l’APAS poursuit son travail, toujours avec le sourire, pour offrir une vie meilleure à des centaines d’animaux : ça a du chien, non ?
Sophie Wiessler
Pour toute demande d’information ou pour faire un don à l’association : info@apas.lu
Son histoire la plus marquante ?
«Je dirais que c’est celle des chiens retrouvés dans une camionnette sur le parking de Luxexpo, en 2017. Je n’avais jamais vu ça et me dire que ça pouvait aussi se passer ici, au Luxembourg, c’était très fort», se remémore Sacha André.
Pour rappel, sept chiens avaient été retrouvés enfermés dans une camionnette sans eau ni nourriture en août 2017, sur le parking de Luxexpo où se déroulait alors l’International Dog Show.
«Mais au final, je préfère me souvenir des belles histoires, des adoptions par exemple. C’est ça la beauté de ce métier : se dire que nous avons apporté du bonheur à un animal et à des individus. Notre travail paie, a du sens, c’est ça le plus marquant.»
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