Luxtram et les pompiers professionnels de la capitale ont réalisé un exercice de sauvetage, mercredi devant la Coque. Il faut dire que le grand lancement va avoir lieu dans moins d’un mois.
Une rame arrive sur le site de l’exercice, juste avant l’arrêt «Coque», et un mannequin est placé sous le tram. Dans la vraie vie, on préfère ne pas imaginer ce qu’il adviendrait à une personne dans une telle posture, puisque là où la poupée était placée, les 64 tonnes du tram lui seraient passées sur le corps… Mais il ne s’agissait que d’un exercice pour vérifier si les automatismes travaillés lors des formations étaient bien en place, tout va bien ! «Tant que c’est du chiffon, ça va !», souriait le directeur de Luxtram, André von der Marck, venu observer le déroulement des opérations.
«L’objectif de cet exercice in situ est principalement de vérifier la pertinence et l’efficacité des procédures que nous avons mises en place, notamment sur le plan de la communication», explique Eva Lastré, responsable HSQE (hygiène, sécurité, qualité, environnement) à Luxtram. La procédure, telle qu’elle a été établie, est celle-ci : le conducteur signale l’accident au poste de commandement centralisé (le poste de contrôle au Neien Tramsschapp) qui, à son tour, appelle le 112 pour lancer la chaîne de secours. «L’exercice était réaliste puisque nous avons réellement appelé les secours, notamment pour voir si les informations que nous avons données sur l’accident et la victime étaient celles que l’opérateur du 112 attendait», souligne-t-elle. Ainsi, le but de l’opération n’est pas de battre un temps record, mais de répondre à l’urgence avec méthode.
Cette première étape ayant été franchie sans accrocs, les pompiers sont arrivés sur le site de l’accident. Trois camions, gyrophares allumés mais sirène éteinte, sont arrivés et neuf soldats du feu ont commencé l’intervention. Là encore, il est question d’agir selon la procédure établie : évacuation des passagers du tram, coupure de l’électricité dans les lignes aériennes de contact situées aux abords de l’accident et levage de la rame, puisqu’il n’y a pas d’autre solution pour dégager le mannequin décidément positionné en bien mauvaise posture !
Les pompiers ne seront pas perdus
Si l’électricité est coupée sur le tronçon concerné, quatre perches permettant l’isolation totale de cette partie de la ligne sont installées. Elles sont reliées au rail, et donc à la terre. Ainsi, si le courant revenait malencontreusement, il ne parviendrait pas jusqu’à la zone où s’affairent les secours. Ces perches sont d’ailleurs fournies par Luxtram.
Pour l’étape suivante, le levage, les pompiers utilisent du matériel qu’ils ont déjà en magasin. Ils glissent d’épais madriers sous la rame puis posent un coussin de chaque côté. En les gonflant grâce à de l’air comprimé, elle s’élève suffisamment pour que les pompiers aient enfin accès à la victime. L’opération est délicate puisqu’il faut prendre garde à l’équilibre de l’ensemble, sous peine de voir le tram basculer.
«La plupart des opérations ne sont pas spécifiques au tram, relève Tom Barnig, officier du bureau de prévention des services de secours. Ces coussins, par exemple, nous les utilisons pour soulever des camions, des bus ou des dalles de béton. Et dans le cas d’une collision entre un tram et une voiture, nous sommes dans la configuration d’un accident de la route classique.» En un mot, les pompiers ne seront pas perdus en cas d’intervention et ils sauront quoi faire en cas de problème.
À moins d’un mois du grand départ entre Luxexpo et le pont rouge, Luxtram révise tous les cas de figure. Ce jeudi, ce sont les procédures en cas de découverte de colis suspect et d’agression du conducteur qui sont testées. Rien n’est laissé au hasard !
Erwan Nonet