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[JO-2024] Tennis : Alcaraz face au rêve olympique de Djokovic


L'Espagnol peut devenir le troisième joueur de l'histoire après Steffi Graf et Nadal à enchaîner la même année les succès à Roland-Garros, Wimbledon et aux Jeux olympiques. (Photo AFP)

Sur un nuage depuis deux mois, Carlos Alcaraz se dresse dimanche en finale du tournoi olympique sur la route de Novak Djokovic, qui a fait de la médaille d’or l’un des derniers grands défis de son immense carrière.

Bras et jambes en étoile, Djokovic s’est allongé sur la terre battue à la fin de sa demi-finale contre Lorenzo Musetti vendredi comme s’il avait remporté Roland-Garros au bout d’un combat épique. Il avait pourtant passé moins de deux heures sur le court central Philippe-Chatrier pour venir à bout du jeune Italien (22 ans, 16e mondial) en deux sets 6-4, 6-2, sans jamais vraiment trembler.

Sa célébration, spontanée, témoignait surtout de son « soulagement énorme » d’avoir enfin atteint la finale des JO après trois échecs dans le dernier carré. « Je n’arrivais pas à franchir cette haie », témoigne le Serbe. « Alors, quoi qu’il se passe dimanche (en finale), c’est déjà beaucoup de fierté, d’honneur et de joie d’être assuré de ramener l’argent ou l’or à mon pays ».

Jusqu’ici, l’homme le plus titré en Grand Chelem (24) n’avait ramené que le bronze, lors de ses premiers Jeux en 2008 à Pékin. Lors de ses trois autres précédentes participations, il avait terminé à deux reprises au pied du podium (2012, 2021) et chuté une fois d’entrée (2016).

Djokovic, qui a l’amour du drapeau et des statistiques, sait qu’il vit sans doute à 37 ans sa dernière chance de remporter — comme Nadal et Roger Federer (en double avec Stanislas Wawrinka) en 2008 — la seule distinction importante manquant à son palmarès. Il sait aussi que, pour une fois, il ne sera pas forcément favori face à Alcaraz, « le meilleur joueur du monde à l’heure actuelle » selon lui.

Comme Graf et Nadal ?

L’Espagnol peut devenir le troisième joueur de l’histoire après Steffi Graf en 1988 et Nadal en 2008 à enchaîner la même année les succès à Roland-Garros, Wimbledon et aux Jeux olympiques. « J’adorerais ajouter mon nom à ceux de Steffi et Rafa, deux légendes du sport », dit Alcaraz, qui a joué en double cette semaine à Paris avec son illustre compatriote et idole de jeunesse. « C’était un honneur de représenter mon pays à ses côtés ».

Pas avare de selfies avec les autres athlètes dans le village olympique, le joueur de 21 ans profite de l’ambiance à part des Jeux, sous les yeux de ses parents, et semble lui aussi investi d’une mission. « C’est particulier de me battre pour la médaille d’or, pour mon pays », affirme-t-il. « Ça représente beaucoup pour moi dans ma carrière, dans ma vie ».

Que peut-il attendre de cette nouvelle finale contre Djokovic? « Le même résultat qu’à Wimbledon j’espère », répond en souriant le natif de Murcie, vainqueur autoritaire du Serbe 6-2, 6-2, 7-6 (7/4) il y a trois semaines sur le gazon anglais. « Sans rien enlever à sa victoire à Wimbledon, qui était largement méritée, je sens que je ne suis plus le même joueur aujourd’hui dans la façon de me déplacer et de frapper la balle », estime Djokovic, opéré du genou droit début juin.

Les deux hommes, qui ont chacun remporté trois de leurs six confrontations en date, ne se sont croisés qu’à une seule reprise à Roland-Garros, en demi-finale de l’édition 2023. Le recordman du nombre de titres en Grand Chelem (24) avait alors profité des crampes de son jeune adversaire pour s’imposer 6-3, 5-7, 6-1, 6-1. Il ne s’était pas allongé sur la terre battue à la fin du match.