Yutz a été une des premières communes de Moselle à s’équiper de caméras de surveillance il y a une vingtaine d’années. Aujourd’hui, la municipalité franchit un nouveau cap : elle souhaite recourir à la vidéo verbalisation afin de sanctionner les petites infractions commises sur la voie publique.
Rien qu’au mois d’octobre 2021, la Ville de Paris a adressé 112 000 procès-verbaux grâce à son système de vidéo verbalisation. À Yutz, on n’en est pas là mais cette formule de la verbalisation à distance trotte dans la tête des élus depuis un certain temps.
«Renforcer la tranquillité et la sécurité sur l’espace public fait partie de nos promesses de campagne», rappelle la maire, Clémence Pouget, qui se défend de mener une politique répressive. «Au contraire, je souhaite renforcer la police de proximité et dans ce cadre, la vidéo verbalisation sera un outil supplémentaire», dit-elle.
Comment ça marche ?
Actuellement, 36 caméras de surveillance fixes et une caméra nomade sont installées aux quatre coins de la commune. Toutes sont reliées au poste de la police municipale. Les agents se servent déjà des images enregistrées pour observer certains points chauds avant d’y envoyer une patrouille ou d’alerter la police nationale.
Demain, avec la vidéo verbalisation, les infractions constatées par un agent assermenté pourront donner lieu à des contraventions. «C’est le même principe que la verbalisation au vol, qui permet de verbaliser un conducteur en infraction sans l’arrêter. La différence, c’est qu’un agent sera posté derrière l’écran», indique Dominique Loisy, cheffe de la police municipale.
Le principe de l’immédiateté prévaut. «On ne rembobinera pas les images de la journée pour voir s’il y a eu des infractions ou pas. La constatation doit être faite en direct pour donner lieu à verbalisation», rassure la responsable de service.
Une fois l’infraction constatée, l’agent éditera une contravention qui transitera par le centre de traitement situé à Rennes avant d’arriver par courrier au domicile de son auteur.
Quelles infractions ciblées ?
Seules certaines infractions peuvent faire l’objet d’une verbalisation à distance. Stationnement, usage du téléphone au volant, absence de ceinture ou de casque homologué, dépassement dangereux, feu rouge grillé, circulation en sens interdit… «Au total, la liste des faits verbalisables comporte 14 infractions relatives au Code de la route mais seulement 12 nous concernent», indique à son tour l’adjoint en charge de la sécurité, Charles Meyer.
«L’idée n’est pas de faire du matraquage, mais d’apporter une réponse adaptée aux situations qui posent parfois problème», poursuit-il.
Un choix assumé
La Ville commence seulement à communiquer autour de cette future disposition. «Il nous faut faire de la pédagogie autour de cet outil», admet Clémence Pouget. Des panneaux signalant l’existence d’un réseau de vidéo verbalisation doivent aussi être installés aux entrées de la ville.
Surtout, la mesure doit faire l’objet d’une délibération en conseil municipal, «ce sera probablement à la rentrée» avec une mise en service effective pour l’automne.