À un mois du premier tour de l’élection municipale de Yutz, les hostilités n’ont pas encore vraiment démarré. Seuls Philippe Slendzak et Pascal Landragin sont officiellement en course.
Voilà déjà deux semaines que Philippe Slendzak a annoncé sa décision de faire démissionner treize des membres de son équipe pour provoquer une nouvelle élection municipale à Yutz. Son objectif ? Retrouver une majorité stable, après le vote de l’augmentation des impôts au cours de laquelle son équipe s’est divisée en deux camps.
La date du nouveau scrutin a été fixée par le préfet : les Yussois sont appelés aux urnes le dimanche 19 juin. Si second tour il devait y avoir, il serait organisé le 26 juin. Autant dire que c’est demain. Pourtant, à deux semaines de la date limite de dépôt des listes en préfecture (fixée au jeudi 2 juin à 18 h), la campagne n’a pas encore véritablement démarré.
Certes, Philippe Slendzak est entré en campagne dès le lendemain de l’annonce de la démission de ses colistiers, en envoyant une lettre ouverte aux Yussois pour expliquer son choix et solliciter un renouvellement de son mandat. Le chef de l’opposition au conseil municipal, l’écologiste Pascal Landragin , a lui aussi fait acte de candidature, pour défendre le projet qu’il avait présenté aux Yussois en 2014. Mais pour l’instant, les huit frondeurs qui ont voté contre l’augmentation des impôts restent silencieux. « Je ne peux pas imaginer une seule seconde qu’ils soient absents de cette bataille électorale, estime Philippe Slendzak. J’entends beaucoup de rumeurs, je vois des gens en ville qu’on ne voyait plus, mais j’attends toujours que mes adversaires se dévoilent. »
Parmi les noms qui circulent, on entend beaucoup celui de Bruno Sapin , l’ancien adjoint au maire délégué à l’état civil. Il avait quitté l’équipe de Philippe Slendzak avec fracas au moment de l’élection municipale de 2014, lorsque le maire lui avait annoncé sa volonté de ne pas le reconduire dans le mandat d’adjoint. Du coup, il apparaît comme l’un des mieux placés pour conduire une liste rassemblant tous les déçus de la gouvernance Slendzak. Mais pour le moment, Bruno Sapin ne communique pas sur ses intentions.
Une autre question n’a pas encore trouvé de réponse : quelle sera l’attitude de Patrick Weiten dans cette campagne ? Celui qui a été maire de Yutz de 1995 à 2011 et qui est aujourd’hui le député de la circonscription jouit toujours d’une grande cote de popularité dans la commune. S’il décidait de soutenir activement l’une ou l’autre des listes, il pourrait rebattre les cartes.
Bref, c’est un peu le calme avant la tempête du côté de Yutz. Reste à savoir quand frappera l’orage… Les frondeurs ne devraient plus tarder à sortir du bois. Ils savent que dans une élection partielle, la prime au sortant pèse lourd. Et plus le temps passe, plus ils minimisent leurs chances d’ébranler Philippe Slendzak. Le maire sortant attend toujours ses adversaires
Anthony Villeneuve (Le Républicain Lorrain)