La Sûreté départementale a arrêté un demandeur d’asile suspecté d’être le violeur du Saulcy. L’homme aurait agressé trois étudiantes messines entre octobre et novembre. L’ADN le met en cause.
Son ombre avait fini par hanter les nuits du campus du Saulcy à Metz. Un prédateur avait trouvé sur le site universitaire un terrain de chasse. Entre octobre et novembre, trois jeunes femmes ont été agressées sexuellement selon un scénario portant une même signature : les victimes sortent toujours d’un bar, d’une discothèque, d’une soirée alcoolisée. Isolées, elles sont vulnérables lorsqu’elles regagnent leur chambre.
Une fois les faits révélés par Le Républicain lorrain en décembre dernier, les réseaux sociaux ont joué un rôle d’alerte. Plus aucune agression de ce genre n’a dès lors été signalée. Mais l’enquête de police, minutieuse parce que très complexe, s’est poursuivie. Et vient d’aboutir à l’interpellation d’un homme.
La première victime a 25 ans. Le 7 octobre, elle regagne son logement : un individu se jette sur elle vers 4h30. Il lui saisit les poignets. Elle se débat. Libérée d’un bras, elle frappe son agresseur et lui enfonce son pouce dans un œil. S’il revient deux fois à la charge, elle parvient à se sauver. Seconde agression le 21 octobre. Le lien paraît évident : aux abords du plan d’eau, une étudiante de 19 ans est au téléphone. Elle ne sent pas les yeux qui la guettent. Un individu la surprend et la pousse derrière les arbres. L’homme est armé d’un tournevis. La jeune femme est piégée. «Je veux juste te b… Je veux pas te vole», crie l’assaillant dans un français approximatif. Il la contraint à une fellation.
En foyer avec ses frères
Une heure plus tard, une autre femme est agressée place du Forum à Metz. La police parvient à identifier et interpeller très rapidement ce personnage qui a caressé sa victime. Mais il ne s’agit pas du violeur du Saulcy…
Celui-ci fait une nouvelle victime le 24 novembre. Elle décrit une soirée en boîte de nuit. Sur le pont du Saulcy, elle rencontre un homme armé d’un tournevis. L’agresseur l’agrippe au cou, la pousse en contrebas. Il veut une fellation mais est dérangé par l’arrivée d’une voiture tous phares allumés. Le violeur décampe.
Pour ce dossier érigé en priorité, la Sûreté départementale a passé des heures à exploiter le moindre élément, notamment la vidéosurveillance. Les investigations ont guidé les enquêteurs vers un jeune homme d’origine serbe installé dans un foyer de l’agglomération.
Demandeur d’asile, il y réside avec ses frères. Interpellé lundi, il a passé quelques heures en garde à vue. Le temps, notamment, de comparer son ADN aux prélèvements effectués sur les victimes. Et cela concorde. «Les officiers de police judiciaire ont montré toute leur ténacité, leur efficacité et leurs compétences», réagit, satisfait, le procureur de la République de Metz, Christian Mercuri. Présenté à un juge d’instruction et mis en examen pour viol, tentative de viol et agression sexuelle, l’auteur présumé a été écroué.
Kevin Grethen (Le Républicain lorrain)