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Val d’Alzette – Anecdotes de ripeurs : rien à jeter !


Ce jour-là, 14 tonnes seront "récoltées" lors de la tournée Audun 1 qui passe par un secteur de la commune et sa périphérie. (Photo RL/Philippe Neu)

Une dizaine d’employés de la communauté de communes du Pays-Haut – Val d’Alzette collecte les déchets, sur site ou en tournées. Chauffeurs et ripeurs… Autant d’yeux et d’oreilles dans la nuit qui captent des instants de vie parfois cocasses.

Maxime, Farid et Michael forment ce jour-là le trio de la tournée Audun-le-Tiche 1. Ils prennent la tête du défilé. Cortège qui se sépare le temps de quelques mètres déroulés sur le bitume trempé. Amar, David et Maxime gagnent le large. Kevin, Frédéric et Eric disparaissent dans la nuit noire du Pays-Haut endormi. Il est 4h du matin. L’escouade se retrouvera plusieurs heures plus tard autour du p’tit noir. Le temps de leur tour de ville et de campagne.

Sentinelles de la propreté sur le bassin d’Audun, ces hommes, d’origines, de générations et de conditions différentes, ont appris à se connaître. Assez pour lâcher ci et là quelques vannes. Histoire de camper « leur » ambiance. De se dire  » c’est la détente, avant d’y aller « . Et en fin de service, de décompresser.

Des anecdotes dans leur boulot, ils en compilent. Des drôles, des touchantes, des consternantes parfois. Celles-là s’évanouissent comme des volutes dans le silence.

Ainsi va la vie du ripeur et de son chauffeur. Des métiers que l’on sait pas faciles, et qui souffrent d’une image pas vraiment flatteuse. « Souvent, les agents se dévalorisent, parce que certains leur renvoient un manque de considération évident », fait ressortir Aurélie Claude, responsable Pôle Environnement pour le compte de la CCPHVA. Au dépôt du pôle environnemental, on en a assez de ce cliché du « beubeu du village », « d’éboueur tâcheron écervelé ». « Le métier a évolué. Aujourd’hui on a le Bac, on prépare un BTS , justifie l’un des agents. La moitié d’entre nous a son brevet national de secourisme ». Le monde des pompiers s’entrecroise ici avec celui de la collecte des déchets. Mieux, ils se complètent.

Drôle de faune

Comme cette fois où, sur le chemin de la levée, « une femme à moitié nue se défenestrait », et sera aussitôt prise en charge par un équipage, avant que n’arrivent les secours. Cette nuit-là, c’est vers une mamie à la mémoire défaillante, errant dans le désarroi, que se tendront les mains des travailleurs de l’ombre. Cet homme tapis dans la neige, imbibé comme pas permis, peut aussi les remercier. Drôle de faune.

Des animaux justement, il en est question ailleurs. Dans des sacs ou des conteneurs. Vivants quelquefois, ayant passé l’arme à gauche le plus souvent. Une poule, un chat… une chèvre, une biche même ! Manqueraient presque le renard et le corbeau. Ça aussi, c’est fait.

Ce qui fait également marrer le petit groupe, ce sont les entourloupes de quelques habitants, enclins à placer leurs ordures devant le logement des voisins. Ou ces râleurs qui, avec un manteau blanc de 20 cm sous le nez, « se demandent pourquoi il n’est pas passé le camion ? »

Bien sûr, ce doigt d’honneur affiché haut la main par cette indélicate pressée derrière le fourgon a le don d’énerver. Ces automobiles garées à l’emporte-pièce itou. La pluie, le verglas, les marche-arrière tout autant. Il est alors bon de se retrouver tous ensemble sur un autre terrain. Celui du stade Saint-Symphorien, d’une toute autre pelouse verte pour une rencontre foot. Décompression et bonne poilade sont de mise. Là, il n’y a rien à jeter !

Emmanuel Correia (Le Républicain Lorrain)

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