Le gouvernement français a demandé une contre-expertise sur le projet de vente par Daimler de son usine de Hambach (Moselle) qui produit la Smart, a indiqué lundi la ministre déléguée à l’Industrie Agnès Pannier-Runacher.
« Nous avons demandé (au cabinet de conseil) Roland Berger de faire une contre-expertise indépendamment du projet qui est proposé par Daimler », a déclaré sur CNews la ministre, qui doit se rendre cette semaine sur le site. Ce dernier « est peut-être un très bon projet, mais c’est un projet qui soulève des questions », a-t-elle estimé. « Est-ce que ça donnera suffisamment de travail à l’ensemble des opérateurs qui sont aujourd’hui sur le site ? Quel impact cela aura sur la sous-traitance et ne faut-il pas d’autres projets pour compléter ce premier projet » du groupe britannique Inéos ?
À propos de ce projet de production d’un 4X4 à essence, Agnès Pannier-Runacher a assuré qu’elle ne « balaye pas du tout du revers de la main ce projet porté par un groupe industriel britannique de grande qualité ». Début 2022, quand la production de ce 4X4 baptisé Grenadier devrait démarrer, « l’essentiel des véhicules qui seront produits en France seront thermiques », a relevé la ministre, pour laquelle « on ne peut pas balayer du revers de la main ce type de production ».
« Ce premier véhicule a encore sa légitimité dans la mesure où il sort très vite parce qu’il est encore dans un temps où on aura des véhicules thermiques, mais en revanche il faut un avenir. Quels sont les autres véhicules qu’Inéos prévoit de produire ? », a-t-elle demandé. « Est-ce que Daimler peut confier à Hambach, qui est une des usines les plus productives d’Europe pour Daimler, des modules ou des parties de véhicule plutôt sur la chaîne électrique ? Est-ce qu’on peut enfin envisager un projet hydrogène ? », s’est encore interrogé Agnès Pannier-Runacher.
Jeudi, le patron du groupe allemand Ola Källenius avait indiqué rechercher pour le site de Hambach « une perspective » qui « préserve un maximum d’emplois ». Entre 800 et 1 000 personnes ont manifesté vendredi à Sarreguemines (Moselle) pour protester contre le projet de vente et réclamer des garanties pour le maintien des emplois.
AFP/LQ