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Une femme tombe dans l’Imax : la Ville d’Amnéville poursuivie


Une jeune femme avait chuté de près de deux mètres dans une fosse, en 2008, à l’Imax d’Amnéville. (photo archives RL/Maury Golini)

La municipalité est poursuivie pour des blessures involontaires. En 2008, une femme était tombée dans l’Imax.

L’héritage, c’est aussi ça. Le maire d’Amnéville, Éric Munier, va bientôt se retrouver sur le banc des prévenus du tribunal de Metz, en tant que représentant légal, pour une histoire judiciaire dont il est complètement étranger.

Elle remonte au mois de juin 2008, un autre temps dans ce coin-ci de Moselle. Le 8  juin, une jeune femme de 19  ans est tombée de près de deux mètres dans une fosse alors qu’elle s’apprêtait à profiter, avec son frère, d’une séance vidéo sur la plateforme vibrante Venturer 3D, attraction phare de la salle de projection Imax, gérée à l’époque par la commune amnévilloise. Il a fallu plusieurs mois à la victime pour se remettre de sa chute.

Et il a fallu plusieurs années pour que la justice comprenne ce qui s’est passé et tâcher d’établir les responsabilités.

Pourquoi la jeune femme a-t-elle chuté? Plongée dans une salle obscure, elle n’a pas vu qu’un portillon était ouvert. Celui-ci n’aurait jamais dû l’être avant que les clients de l’attraction ne soient assis et en sécurité derrière une barre de protection.

«Nous plaiderons la relaxe»

À qui la faute? L’information judiciaire a relevé, selon l’ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel, «plusieurs manquements de la Ville à ses obligations» . La première  : le personnel présent dans la salle n’était pas formé à l’utilisation de l’attraction. Les experts ont également noté que des dysfonctionnements sur la machine n’ont jamais été résolus. C’est ainsi que les portillons se sont retrouvés ouverts, mettant en danger les spectateurs. «Les manquements sont ainsi directement à l’origine de l’accident survenu» , indique le juge d’instruction.

Dans son ordonnance datée de dimanche, le magistrat renvoie la commune, prise en la personne de son représentant légal, pour blessures involontaires ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à trois mois.

Le défenseur de la commune n’a pas la même lecture de l’affaire. « Avec le maire, nous avons examiné le dossier et nous ne comprenons pas dans quelle mesure la commune peut être tenue pour responsable , observe M e Guy Reiss. Il y a des éléments techniques curieux. Dans tous les cas de figure, nous plaiderons la relaxe. »

La date du procès n’est pas encore connue.

Kevin Grethen (Le Républicain lorrain)