André Wenner, 67 ans, habitant la localité lorraine de Guerstling, a été verbalisé en Allemagne car il avait une voiture aux vitres avant «trop teintées»…
Une amende de 110 euros pour ça, c’est un peu excessif, je trouve! » André Wenner se force à garder son calme mais il n’en démord pas : « Cette contravention ressemble à un véritable racket vis-à-vis d’un visiteur étranger. »
Il y a quelques semaines, au volant de sa voiture d’occasion, achetée quinze jours plus tôt dans un garage français, cet automobiliste de Guerstling, près de Bouzonville, se rend à Dillingen, en Sarre, pour y effectuer quelques emplettes.
« Je me suis garé sur un parking du centre, près de la mairie, lorsqu’une voiture de police banalisée a fait irruption derrière moi. Un homme et une femme en sont sortis et m’ont immédiatement réclamé mes papiers , raconte André. Je me suis exécuté. Ils m’ont ensuite demandé si je savais pourquoi ils m’interpelaient. Je leur ai dit que non; les pneus de la voiture étaient neufs et je n’avais pas commis d’excès de vitesse. Vraiment, j’ignorais ce qu’ils avaient à me reprocher. »
Une question de tolérance
Parfaitement bilingue, André comprend alors que son seul tort est d’être au volant d’une voiture aux vitres avant teintées, ou plutôt « trop teintées » au goût des deux policiers. « J’ai cru à une mauvaise blague sur le moment mais finalement, non. Ils m’ont verbalisé avec obligation de payer les 110 euros sur-le-champ, sans quoi ma voiture aurait dû rester immobilisée. » Et d’ajouter : « Vu que je n’avais pas cette somme en liquide sur moi, ils m’ont accompagné jusqu’à un distributeur automatique de billets… »
Même avec du recul, André Wenner est toujours aussi remonté! Pourtant, ce type de loi existe aussi en France, mais visiblement, de l’autre côté de la frontière, la tolérance n’est pas la même. « Si encore j’avais commis une grave infraction au code de la route, ou bien que mon véhicule était en mauvais état, j’aurais pu le comprendre. En France, la police ou la gendarmerie m’auraient demandé de faire modifier les vitres et j’aurais écopé, à la limite, d’une amende légère. D’autant que les vitres n’étaient que très légèrement teintées », insiste le Guerstlingeois, qui a, depuis, retiré tout film plastique de sa voiture afin de pouvoir à nouveau circuler en Allemagne sans risque pour son porte-monnaie.
« Mon objectif est surtout de mettre en garde les automobilistes français qui pourraient vivre la même mésaventure. Car, quand j’ai demandé aux policiers d’être indulgents, ils m’ont répondu que nul n’est censé ignorer la loi. À partir de là, comment voulez-vous discuter? »
Nicolas Thiercy (Le Républicain lorrain)