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Un campement de roumains évacué à Metz


Ces Roumains se sont retrouvés à la rue après la destruction de leur campement, hier matin, à Metz-Nord. (Photo : RL)

Vingt-trois adultes et trois enfants roumains se retrouvent sans abri.

L’évacuation, hier, du campement de Roumains, situé rue de la Houblonnière à Metz, fait suite à une décision de justice. Mais le Collectif mosellan de lutte contre la misère ne compte pas en rester là et exige le relogement des personnes évacuées.

Il était 8 h 10, hier, quand les forces de l’ordre ont évacué le campement de la rue de la Houblonnière, à Metz-Nord. Depuis le mois d’octobre 2014, 23 adultes et trois enfants vivaient là, dans des baraques de fortune. Ces ressortissants roumains occupaient un terrain appartenant à la ville de Metz.

Des membres du collectif mosellan de lutte contre la misère, dont Denis Maciazek, étaient sur place hier matin. «Nous sommes scandalisés. Ils ne gênaient personne», s’insurge-t-il.

L’expulsion a été ordonnée par le tribunal de grande instance de Metz le 12 juin dernier. Le 9 juillet, le Collectif avait mené un recours devant le juge de l’exécution contre cette ordonnance. Mais le 23 juillet, le tribunal a jugé que le collectif n’était pas habilité à agir. «Le lendemain, nous avons saisi le barreau de Metz pour trouver un avocat commis d’office afin de saisir à nouveau le juge de l’exécution, explique Denis Maciazek. Mais l’audience ne devait avoir lieu que fin août.»

«On engage un bras de fer»

Il dénonce aussi la non-application «de la circulaire interministérielle du 26 août 2012, prévoyant des mesures préalables à prendre avant toute expulsion, notamment en matière d’hébergement, de suivi sanitaire et d’insertion professionnelle». Denis Maciazek s’inquiète surtout du sort de ces personnes, qui se retrouvent sans abri.

Du côté de la préfecture, on rétorque que tout a été fait. «À chaque fois que des Roumains s’installent quelque part, des associations font une évaluation de leur volonté de s’insérer durablement. Dans ce cas, l’État prend en charge ces personnes, explique Anoutchka Chabeau, directrice départementale de la cohésion sociale de la Moselle. Dans le cas présent, ils refusent tout accompagnement. Aucun hébergement ne leur sera donc proposé.»

Mais hier soir, le Collectif mosellan de lutte contre la misère n’entendait pas en rester là. Il a organisé, dès 17 h, un rassemblement devant la préfecture de la Moselle, à Metz, pour demander l’hébergement de ces Romains. Certains d’entre eux et les militants se préparaient d’ailleurs hier soir à camper place de la Comédie. «Il y a trois enfants, cinq femmes et dix hommes. On engage un bras de fer avec les services de l’État. On ne bougera pas de là tant qu’on ne nous trouvera pas de solution de relogement», prévient Denis Maciazek.

(Le Républicain lorrain)