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Travailleurs sans frontières


Depuis 2004, le nombre de travailleurs frontaliers n’a cessé de progresser, même si la crise, à partir de 2009, est venue modifier la règle.

Entre Lorraine, Luxembourg, Sarre, Rhénanie-Palatinat et Belgique, chaque jour, 213 400 personnes jouent à saute-frontières pour travailler. Parmi elles, la moitié demeure en Lorraine et les trois-quarts travaillent au Luxembourg*. Depuis 2004, l’augmentation des travailleurs frontaliers n’a cessé de progresser, même si la crise, à partir de 2009, est venue modifier la règle.

Luxembourg (+44% des frontaliers entrants) et Wallonie en Belgique (+45,5%) se sont partagé le gâteau. Dans le même temps, la Sarre a vu baisser ses frontaliers de 9,5% et la Rhénanie de 2,1%.

Dans cette donnée générale, les Lorrains représentent plus de la moitié de tous les frontaliers de cette Grande Région : 76% travaillent au Luxembourg, 18,6% en Allemagne et 5,2% en Belgique. 101 520 frontaliers sortants chaque jour de Lorraine, un chiffre à rapprocher avec le taux de chômage de la région championne du chômage en Grande Région. La Rhénanie-Palatinat, avec 4,1%, affiche le taux le plus bas.

Frontaliers au Luxembourg

En 2013, ils étaient très exactement 158 758 à entrer chaque jour au Grand-Duché. Plus de la moitié vient de France, l’autre moitié se partage équitablement entre Allemagne et Belgique. En 10 ans, de 2003 à 2013, les frontaliers allemands ont augmenté de 83%. Dans le même temps, et surtout pendant la crise, les entrants de Belgique et France ont stagné.

En 2001, pour la première fois, le nombre de frontaliers a dépassé celui des salariés luxembourgeois. Les salariés luxembourgeois se concentrent en très grande majorité (87,2%) dans les administrations publiques ou encore les secteurs de distribution d’énergie (74,5%), santé humaine et action sociale (45,2%). A contrario, ce n’est pas dans la finance que l’on retrouve le plus de frontaliers. Ils y sont certes majoritaires (50,9%) mais ils sont devancés par l’industrie (62,8%), le commerce et secteur de la réparation (53,6%), la construction, information et communication…

Frontaliers en Belgique

En 2013, la Wallonie comptait 30 237 frontaliers dont 96,3% (!) de Français, 2,4% d’Allemands et 1,3% de Luxembourgeois. La progression a eu lieu entre 1996 et 2009 avec un nombre multiplié par trois. La crise a largement calmé la tendance : -4,2% en 2013. Près des trois quarts des frontaliers lorrains travaillant en Wallonie ont leur emploi dans la province de Hainaut, et 20% dans la province de Luxembourg.

Étonnant (ou pas !)

Les cantons de Cattenom et de Thionville font partie des cantons où se concentrent les revenus les plus élevés de France. Le niveau des salaires luxembourgeois l’explique. D’où la pression immobilière et le niveau des loyers. La demande des services y est très exigeante.

Frontaliers en Allemagne

Rhénanie-Palatinat. Le solde migratoire est négatif avec une régression constante depuis 17,1%. De plus en plus de Rhénans vont travailler au Luxembourg (presque 29 500), alors que seuls 4 600 Lorrains s’y rendent.

Le canton de Germersheim offre un emploi à quasiment 50% de tous les frontaliers français. Beaucoup d’Alsaciens travaillent dans l’usine Daimler-Benz de Wörth-am-Rhein. Mais depuis 2009, la chute a été brutale et les jeunes ont été très touchés par les pertes d’emploi (-13,5%). Zweibrücken, près de Bitche, et ses usines Terex et John Deere accueillent 15,5% des frontaliers français, même si Terex a licencié.

Sarre. Depuis 2012, le nombre de frontaliers a régressé de presque 4%. La crise a provoqué un effondrement de l’économie notamment dans l’industrie, mais cette régression se constate depuis 2001. Le changement du mode de calcul dans les statistiques officielles en Allemagne peut expliquer le phénomène. Car ni les mini-jobers, ni les apprentis ou travailleurs en alternance n’entrent pas dans ces statistiques.

Le secteur industriel reste le premier employeur de frontaliers : 46,1%. L’enseignement grâce à la nouvelle Stratégie France et la volonté d’un bilinguisme franco-allemand sont favorables au recrutement de locuteurs français. Ils ont augmenté de plus de 50% (305). Les intérimaires demeurent nombreux, même si un recul est enregistré depuis la crise. Sarrebruck, Sarrelouis et le Landkreis Saarpfalz sont les secteurs les plus pourvoyeurs d’emplois. Le canton de Merzig (Villeroy et Boch, Kohlpharma, Saargummi) à la limite du canton de Sierck a connu une grosse chute (-40%).

Laurence Schmitt (Le Républicain Lorrain)

* Chiffres extraits du neuvième rapport de l’Observatoire interrégional du marché de l’emploi.

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