Accueil | Grande Région | Thionville : cent personnes en mal de culture se rassemblent

Thionville : cent personnes en mal de culture se rassemblent


Les participants ont commencé leur parcours à La Scala. Ils ont ensuite déposé des fleurs au théâtre, place Anne-Grommerch et au parc Napoléon. Autant de lieux habituellement vivants et réduits au silence depuis un an. (photo Le RL/Pierre Heckler)

Relayant l’appel national de la marche fleurie, en soutien au monde de l’art et de la culture, une centaine de personnes est venue dire son désir de voir les lieux culturels rouvrir au plus vite, dimanche à Thionville. Une affluence correcte, alors qu’une marche similaire avait lieu à Metz.

Certains sont venus avec des roses ; d’autres avec les premières jonquilles de la saison, ou une branche de forsythia fraîchement coupée au jardin… Ceux qui sont venus les mains vides ont remplacé les pétales de fleurs par des messages empruntés à la littérature contemporaine. En ce dimanche après midi, une centaine de personnes s’est réunie en ville pour dire au monde de l’art et de la culture combien la distanciation imposée par la crise sanitaire commence à peser. Pour ne pas dire plus.

Le point de rendez-vous a été donné devant La Scala. Des anonymes, mais surtout des adhérents de groupes associatifs culturels arrivent par grappes. On reconnaît les figures de Jazz Potes, de Polar sur la Ville, du Réseau 3R (qui cosignent l’organisation de divers événements thionvillois, dont la fête de la Musique), mais aussi les sympathisants de France Palestine, de la CGT ou de La France insoumise Terville. Le groupe Carnyx en scène est également de la partie, avec ses instruments de musique à portée de main. C’est de circonstance.

Emplois gelés, repères perdus

Comme partout en France et dans douze villes du Grand Est, l’idée est de contribuer à la marche fleurie, sorte de printemps de la culture pour le moment bon enfant. C’est que depuis une année maintenant, la mise entre parenthèses de ces moments précieux que sont les concerts, les spectacles, les pièces de théâtre et autres expositions, les amateurs du genre sont aux abois. Certains y ont perdu leurs repères, leurs amis, le nécessaire contact social qui fait le sel de nos existences. Au passage, il est question de défendre le travail de ceux qui vivent habituellement de cette culture loin d’être marginale quand on y réfléchit un peu.

Grégory Kotoy, pour Jazz Potes, se fait le porte-voix de tous ces orphelins du monde du spectacle et des arts. « Il n’est pas question de prendre des risques face au virus, mais nous demandons aux élus locaux d’être peut-être un peu moins frileux sur la question. De tenter des réouvertures, comme celle du cinéma La Scala par exemple, avec une jauge réduite. Cela avait été le cas entre les deux confinements et il n’y a eu aucun problème». La question du théâtre apparaît aujourd’hui plus épineuse, étant donné que les lieux sont devenus un centre de vaccination, «mais nous demandons l’ouverture du débat sur l’après», indique le porte-parole.

Le monde de la culture, qui ronge son frein depuis (trop) longtemps, semble arrivé à saturation.

C. F. (Le Républicain lorrain)

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.