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Smart à Hambach : 1 300 emplois seront « préservés » sur 1 500


La mini-citadine allemande va progressivement laisser la place au 4x4 britannique. (illustration AFP)

Au total 1 300 emplois sur 1 500 seront « préservés » sur le site de Smart en Moselle, vendu par Daimler au groupe britannique Ineos, a annoncé mardi le constructeur allemand.

Ineos prévoit de produire à Hambach à compter de 2022 son 4×4 Grenadier qui marquera l’entrée du groupe chimique britannique dans le secteur automobile.

De son côté, Daimler s’est engagé à assurer la transition en poursuivant jusqu’en 2024 la production de Smart électriques sur le site ainsi que celle de la face avant du nouveau SUV électrique Mercedes.

« Nous avons trouvé une solution pérenne pour Hambach qui offre au site une perspective d’avenir claire », se félicite dans un communiqué Markus Schäfer, directeur de la recherche chez Daimler. 1 300 emplois sur les 1 500 du site sont « préservés », selon le constructeur allemand. Pour les 200 autres, il faut encore « rechercher d’autres projets », a expliqué une source proche du dossier. Parmi les pistes envisagées : la construction par REC Solar France, filiale du danois REC Group, d’une usine de panneaux photovoltaïques juste en face de « Smartville » avec, à la clef, la création d’ici 2025 de 1 800 emplois. Mais ce projet n’en est pour le moment qu’au stade de la concertation.

Un véhicule thermique « de plus en plus difficile à vendre »

Parmi les réserves exprimées à la mi-novembre par le comité social et économique (CSE), figurait la motorisation du futur Grenadier, un « véhicule thermique fortement émetteur de CO2 » risquant d’être « de plus en plus difficile à vendre à partir de la deuxième moitié de cette décennie ».

« Les challenges sont nombreux et nous serons vigilants sur les engagements pris par les parties », « principalement » sur les emplois, a noté Emmanuel Benner, délégué Syndical CFTC. Dans un communiqué, la CGT avait ainsi demandé au repreneur de « développer d’autres motorisations », estimant que le moteur du 4×4 se trouve « à contre-courant de ce qui se fait dans l’automobile », où les motorisations électriques ont le vent en poupe.

Un partenariat a toutefois été conclu entre Ineos et le sud-coréen Hyundai le 23 novembre afin d’ « explorer les nouvelles possibilités » offertes par la production d’hydrogène et ses applications technologiques. Il pourrait ainsi permettre à Hyundai de fournir sa technologie de piles à hydrogène pour équiper le véhicule d’Ineos.

LQ/AFP

La fin d’une longue histoire et le début d’une nouvelle ère

Ineos rachète avec ce site le berceau de Smart, dont l’histoire remonte au 27 octobre 1997. Le chancelier allemand Helmut Kohl et le président français Jacques Chirac l’ont alors inauguré en grande pompe – mais sans la photo pour l’histoire réclamée par la presse, les deux dirigeants s’estimant, l’un trop grand et l’autre trop corpulent pour se glisser dans l’habitacle exigu de la mini-citadine qui avait alors révolutionné le monde de l’automobile.

Vingt-trois ans plus tard, le Covid-19 a eu raison du site historique de la Smart, un concept imaginé par Nicolas Hayek dans l’esprit des montres Swatch qui avaient fait sa fortune. En juillet, à la sortie du premier confinement, Daimler avait laissé les salariés de Smart abasourdis, annonçant son intention de mettre en vente le site mosellan en raison de difficultés financières liées à la crise sanitaire.

Le groupe allemand avait pourtant investi quelque 500 millions d’euros sur ce site pour permettre la fabrication de Mercedes électriques. Le comité social et économique de l’usine avait donné son accord à la reprise par Ineos, le 12 novembre, et avait dit apprécier « favorablement le projet de cession ». Cette opération devait assurer « la continuité de l’emploi pour les salariés du site de Hambach » même si le CSE estimait que « certains points pourraient être améliorés ».