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Poursuivi pour avoir simulé l’acte sexuel pendant qu’elle cueillait des fraises


Le 8 juin, le jeune homme pénètre dans un jardin où une femme qu'il ne connaît pas s'est penchée pour ramasser des fraises. Elle est alors projetée en avant par son mouvement de bassin. (photo d'illustration / AFP)

Une femme qui ramassait des fraises dans son jardin a été agressée par un homme simulant l’acte sexuel. Le jeune homme, qui a commis son acte à Créhange, est passé au tribunal de Metz, ce mercredi. Il encourt 18 mois de prison.

Le jeune Créhangeois n’a pas dit s’il s’était inspiré de Rémi Gaillard, humoriste qui s’est filmé récemment en simulant des actes sexuels dans le dos de clientes de supermarché. Mais si le blogueur a levé une vaste polémique sur internet, le Mosellan, lui, a eu droit à la barre du tribunal correctionnel. Il comparaissait, mercredi à Metz, pour agression sexuelle.

Le 8 juin en fin de journée, à Créhange, il pénètre dans un jardin où une femme qu’il ne connaît pas est penchée pour ramasser des fraises. Elle est alors projetée en avant par le mouvement de bassin du jeune homme, arrivé derrière elle sans qu’elle s’en aperçoive. Paniquée, elle crie et lui demande de s’en aller. L’inconnu, « resté habillé », comme le précise son avocat, glisse la main dans son panier, prend une fraise et lui assure qu’elles « sont bonnes »…

Puis il quitte les lieux, sur son vélo, devant la détermination de la jeune femme qui a fini par lui renverser le contenu de son panier au visage.

« C’était de la drague. Oui, je l’ai frottée, mais des fois, ça plaît », tente maladroitement le jeune homme. Sauf que d’autres éléments aggravent son cas. Le lendemain, au réveil, l’homme de 28 ans est interpelé chez lui, à Créhange, par les gendarmes. Il sera formellement reconnu par la victime.

Sa garde à vue ne se déroule pas très bien. Il refuse de parler aux enquêteurs, s’enferme dans un mutisme qui a particulièrement intrigué la psychiatre. La spécialiste n’hésitant pas à le décrire comme un « prédateur, frustré sexuellement et immature, qui présenterait un risque de réitération ». Une expertise psychologique qui fait mal.

«Lourd mais pas agressif»

Devant le tribunal, au grand soulagement de la présidente, Chantal Mennecier, le jeune homme au casier contenant une seule mention pour délit de fuite, est beaucoup plus loquace. « J’ai voulu exprimer mon droit au silence. Les gendarmes n’étaient pas très sympas, ils m’ont menotté, alors je n’ai pas parlé », assure le prévenu, souriant mais forcément un peu mal à l’aise, et assumant largement son côté tête de mule.

« Les faits peuvent peut-être vous paraître anodins mais vous pouvez comprendre que les gendarmes aient pu se poser des questions sur ce que vous vouliez faire! Les gendarmes ont eu peur. La jeune femme a eu peur aussi », soutient la présidente.

Autre élément du dossier : les témoignages de deux habitantes du Chemin-Rouge de Créhange, qui ont également croisé cet ancien restaurateur. L’une alors qu’elle apprenait à faire du vélo à son petit-fils. L’autre tandis qu’elle faisait son jogging. Et dans les deux cas, une main s’est égarée avec insistance.

« Les deux femmes ont dit qu’il était lourd, mais pas agressif. Ce chemin de promenade est très fréquenté. Ce n’est pas un endroit pour une agression sexuelle. Quand il se rend compte que cela ne fonctionne pas, il s’en va », soutient l’avocat, M e Hervé Gourvennec.

« Il me fait un peu penser à l’ancien président américain. Il concède un comportement inadapté, mais ce n’est pas grave selon lui », estime le procureur qui requiert tout de même à son encontre 18 mois d’emprisonnement, dont six avec sursis avec mise à l’épreuve, et un an d’obligation de soins, ainsi qu’une amende de 2 000 euros et une inscription au fichier des délinquants sexuels.

Le délibéré est attendu mercredi prochain.

Lisa Lagrange (Le Républicain lorrain)

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