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Pas de canicule attendue en août en Lorraine


Août se dessine dans la même veine que juillet. (Illustration : RL)

Le mois de juillet fut contrasté. Août s’annonce dans la même veine avec de la chaleur en plus, sans toutefois atteindre des températures caniculaires. Thierry Hauuy, météorologue de passion, dresse le portrait de l’été.

«Contrairement aux rumeurs de cafetiers, le mois de juillet n’a pas été aussi pourri que ce qu’on pense », martèle Thierry Hauuy, observateur bénévole pour Météo France. Au contraire, chiffres à l’appui, il estime que le mois dernier apparaît « dans les normes ».

Depuis sa petite station à domicile, il constate que juillet a eu son traditionnel lot de journées de chaleur, plus précisément avec des pics à 35 degrés et des orages violents « qui ont apporté les trois quarts de la pluie tombée en juillet, surtout autour de la période des pics de chaleur ». Il a relevé par exemple chez lui, à Corny, 43 ml de précipitations pour l’ensemble du mois de juillet, dont 20 ml rien que sur la période d’épisodes orageux.

Pour lui, l’impression que les gens ont – à tort – d’avoir eu un début d’été « pourri », s’explique par le fait que « certains coins dans la région ont plus souffert de la pluie, au gré des orages, que d’autres ». Inversement, on a trouvé en juillet « des champs relativement secs, avec même des crevasses pour certains, ce qui traduit une sécheresse en surface ».

Par ailleurs, il suffit de se remémorer les matchs de l’Euro 2016 au cours du mois de juillet : « Les terrasses des places Saint-Louis et Saint-Jacques étaient bondées, il faisait beau et bon, voire lourd. » Finalement, le ressenti varie en fonction de la position géographique.

« Les gens oublient qu’on n’est pas dans le Sud ! »

En résumé pour ce passionné de météorologie, juillet 2016 a été correct, même si, peut-être, un peu juste en température, surtout si on fait la comparaison avec l’an dernier où la canicule a frappé. « Les gens s’attendent à avoir un mois de juillet avec 35 degrés pratiquement tous les jours, mais on n’est pas dans le Sud, et ça, ils ont tendance à l’oublier ! », s’amuse-t-il.

Comment le cœur de l’été se profile-t-il ? Même s’il est difficile de faire des prévisions à long terme, il est possible de donner une tendance pour ce mois qui débute timidement, au moins jusqu’au 15 août. Globalement, août se dessine dans la même veine que juillet. Le météorologue prévoit donc un mois « classique », c’est-à-dire estival, « peut-être un peu plus chaud que juillet, notamment dans le Sud évidemment. »

35 degrés après le 15 août ? Peu probable

Une seule certitude : « A partir du 15 août, la possibilité d’avoir une canicule, c’est-à-dire 18 degrés la nuit et 32 minimum la journée pendant trois jours consécutifs, est réduite à néant. »

Il semblerait en effet que, pour l’instant, aucun signe de fortes chaleurs ne pointe le bout de son nez. « Surtout qu’après le 15 août, les journées sont vraiment plus courtes, donc avoir 35 degrés à cette période-là est peu probable. »

Il prévoit tout de même, comme pour juillet, un cycle plus humide mais en raison de quelques épisodes orageux.

Ce qui est une bonne nouvelle pour les agriculteurs actuellement en pleine période de moissons. Ils pourront continuer tranquillement leur récolte. « Il restera ensuite le maïs et le tournesol », précise Thierry. « Si le premier aime bien la pluie, le second a besoin d’un peu plus de soleil. » Tout cela laisse présager que nous aurons une belle arrière-saison au mois de septembre, mais il est encore trop tôt pour se prononcer.

Quant à ceux qui pensent encore que nous n’avons pas quitté le printemps, ils continueront à se plaindre de l’été messin. Espérons au moins que ce dernier saura ravir les tournesols.

Clara Hesse (Le Républicain Lorrain)