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Parking-relais de Metzange : d’où sont originaires les 550 abonnés ?


Le parking-relais a bonne mine. La présence, en nombre, de travailleurs frontaliers originaires du Val de Fensch explique, en partie, son succès du moment.  (Photo : le républicain lorrain/armand flohr)

Après un démarrage poussif sur fond de pandémie, le P+R de Metzange a trouvé la bonne cadence.

On ne le répétera jamais assez : sa mise en route fut semée d’embûches. En février 2021, l’ouverture du parking-relais (P+R) de Metzange devait pourtant marquer les esprits. Il s’agissait là de la première réalisation cofinancée par la France et le Luxembourg. Soit 6,3 millions d’euros posés sur l’autel de la mobilité transfrontalière. Un modèle (à suivre) de coopération, la première pierre d’un partenariat porté sur les fonts baptismaux des accords intergouvernementaux de 2018. L’image était belle. Elle s’est rapidement écornée.

La crise du Covid soufflait suffisamment fort à cette époque pour consolider l’essor du télétravail. De quoi vider ce P+R de son utilité. L’équipement s’est ensuite heurté à une refonte, en sa défaveur, du schéma de circulation des bus transfrontaliers. Boudé par le transporteur luxembourgeois en charge du service, le P+R est revenu dans ses bonnes grâces à la faveur d’une intervention de Pierre Cuny auprès du ministre François Bausch. Enfin, la question tarifaire s’est également posée : l’abonnement mensuel, fixé à 10 euros par mois, ne bénéficiait qu’aux habitants de Portes de France. Et les Fenschois dans tout ça?

Taux de fréquentation de 75 %

Une mise au point plus tard, ce régime favorable a été octroyé à cette intercommunalité voisine moyennant sa participation aux frais de fonctionnement. Comme le premier signe annonciateur d’une volonté de fusionner que (presque) personne n’avait vu venir… Dans le cas présent, qu’importe la raison profonde de ce rapprochement entre les deux entités. Car il fait, aujourd’hui, les affaires de cette zone de transit. Les derniers chiffres attestent du succès grandissant de ce P+R d’une capacité de 764 places : au dernier recensement, il affichait un taux de fréquentation de près de 75 % avec 550 abonnés.

Un nombre record depuis sa mise en service qui doit beaucoup aux travailleurs frontaliers domiciliés dans la vallée de la Fensch. Ils figurent en effet au premier rang des usagers du site (59 %). Derrière, on retrouve bien entendu les «locaux» de Portes de France (32 % des utilisateurs) et, enfin, la caste des «hors secteur» (9 %), guère refroidis par le prix de leur abonnement (40 euros par mois).

L’agglomération thionvilloise, par la voix de Pierrick Grall, directeur de cabinet de Pierre Cuny, ne peut que se réjouir de cette clé de répartition : «Cela démontre qu’un projet localisé à Thionville se retrouve au cœur d’une préoccupation qui concerne aussi bien Thionville que le Val de Fensch. La frontière administrative, telle qu’elle existe, est déjà dépassée.» De son point de vue, un argument supplémentaire justifiant l’union sacrée avec le voisin. Reste toutefois encore à franchir une autre frontière administrative, plus rigide et aussi plus politique…

Jean-Michel Cavalli
(Le Républicain lorrain)