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Nancy : un couple jugé pour avoir laissé mourir de soif son enfant de 9 mois


Un homme et une femme d'une vingtaine d'années, sont jugés devant la cour d'assises de Meurthe-et-Moselle, accusés de privation d'aliments ou de soins ayant entraîné la mort de leur enfant de 9 mois. (Photo : AFP)

Le procès d’un homme de 27 ans et d’une femme de 24 ans, accusés de privation d’aliments ou de soins ayant entraîné la mort de leur enfant de 9 mois en juin 2013, s’est ouvert vendredi devant la cour d’assises de Meurthe-et-Moselle.

La petite fille, de santé fragile depuis sa naissance et qui dormait dans une chambre sale, non aérée et dont la température avoisinait 30°C, était morte après une déshydratation sévère.

Le 19 juin 2013, à Mont-lès-Vignobles près de Toul (Meurthe-et-Moselle), les pompiers dépêchés au domicile du couple avaient constaté le décès de l’enfant à la suite d’une «déshydration sévère», selon les médecins légistes. La fillette n’aurait pas été hydratée «sur une période de 12 à 15 heures».

La veille, elle n’avait pas reçu suffisamment à boire, alors qu’elle avait été promenée par son père en plein soleil dans l’après-midi. «J’étais perdue et très jeune», a expliqué la mère. Son avocate, Me Clémence Morel, a souligné que sa cliente «n’avait pas du tout conscience de mettre son enfant en danger au moment des faits».

De son côté, le père, un passionné de pêche qui se définit comme quelqu’un d’«un peu fainéant», a «pris conscience de l’immaturité qui était la sienne au moment des faits et ne cherche nullement à rejeter la responsabilité sur quelqu’un d’autre», a déclaré son avocate, Me Sophie Couronne.

Le couple ne travaillait pas et vivait replié sur lui-même. Il avait aussi accumulé les petits litiges avec le voisinage et attiré l’attention à plusieurs reprises, notamment lorsque la mère avait été surprise à jeter des couches sales dans la rue.

L’enfant, née prématurément et souffrant de reflux gastro-oesophagique, faisait l’objet d’une surveillance médicale rapprochée.

«Pour moi, il ne s’agit pas d’un accident mais de la suite inéluctable d’une succession de maltraitances dans le temps», a estimé l’un des avocats de la partie civile, Me Gregoire Niango, qui souhaite, avant tout, «connaître la vérité sur ce qui s’est passé».

«Cette petite n’était rien d’autre qu’un grain de sable qui gênait», a déclaré l’avocate de la grand-mère paternelle de l’enfant, qui s’est constituée partie civile, Me Aline Vaissier-Catarame, assistée de Me Serge Dupied. Poursuivis pour avoir privé leur enfant d’aliments ou de soins au point d’entraîner sa mort, les parents encourent une peine de 30 ans de réclusion criminelle.

Le verdict est attendu mardi soir.

AFP/M.R.

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