Neuf policiers sont jugés jeudi et vendredi par le tribunal judiciaire de Nancy pour harcèlement moral et injures racistes envers quatre de leurs collègues sur qui ils exerçaient des pressions psychologiques « pour qu’ils partent d’eux-mêmes » du service, entre 2015 et 2018.
Une petite dizaine de personnes du groupe d’extrême gauche Le Bloc Lorrain étaient présentes jeudi matin avant l’ouverture des débats devant le tribunal, pour dénoncer le « racisme » des policiers poursuivis. Le procès a commencé avec l’audition d’une des victimes, un policier d’origine maghrébine. Arrivé à la BAC de Nancy en avril 2017, où il « ne connaissait personne », il a expliqué à la présidente Mireille Dupont avoir « essayé » de s’intégrer au groupe: « C’était difficile au début ».
Il a ensuite raconté sa mise à l’écart progressive. Il n’était par exemple jamais invité aux moments de convivialité. Quelques semaines après son arrivée, un de ses collègues avec qui il avait noué des liens lui avait révélé les insultes racistes dont il était l’objet dans une conversation de groupe Messenger, de laquelle il était exclu et où il était traité de « bicot » et de « bougnoule ».
Une autre victime a ensuite témoigné: ancien chef de la BAC de nuit, après 15 ans passés à la BAC de jour, il a expliqué être tombé des nues en arrivant dans le service en 2017, en constatant les « pauses à rallonge » de ses subordonnés qui ne faisaient selon lui preuve d' »aucune bonne volonté » et étaient « ingérables », racontant à la présidente que son adjoint allait même jusqu’à lui « savonner la planche ».
Lui aussi s’est dit victime d’ostracisation de la part des policiers qu’il avait sous ses ordres. « J’en ai bavé », a raconté l’homme de 46 ans, lors de la lecture du rapport d’expertise psychiatrique. Lui et son collègue ont depuis quitté la BAC et tous deux ont évoqué les conséquences sur leur santé physique et mentale de cette affaire. « Vous vous remettez en question, vous doutez de vous », a noté l’ancien chef, visiblement ému.
L’audience s’est poursuivie avec l’audition d’un des témoins, commissaire de police à Nancy à l’époque, qui a expliqué avoir « constaté un certain nombre de choses inquiétantes dans les relations entre fonctionnaires » de la BAC de nuit. Après avoir vu leur conversation sur Messenger, « une situation intolérable », il en avait référé à sa hiérarchie, qui avait ensuite saisi l’IGPN, la « police des polices ».
Diplomés de l’université de nancy aussi, avec plagiat…?