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Moselle : Meisenthal présente «Kaktus», sa nouvelle boule de Noël


Cette année, c'est le designer allemand Mark Braun qui a été choisi par le CIAV. (Photo RL/Fred Lecocq)

Comme chaque année, le centre international d’art verrier de Meisenthal a donné le coup d’envoi de la période des fêtes, en présentant sa nouvelle boule de Noël. Nommée « Kaktus », créée par l’Allemand Mark Braun, cette 35e édition porte un message à la fois écologique et humoristique. Côté production, on prévoit d’en sortir jusqu’à 45 000 exemplaires.

«On manie l’art du suspense avec grâce !» Yann Grienenberger ne s’y trompe pas. Chaque année, le centre international d’art verrier de Meisenthal, qu’il dirige, fait frémir d’impatience tous les amateurs d’artisanat, tous les amoureux du temps de Noël qui attendent, avec hâte, de découvrir la frimousse de la dernière née d’une prestigieuse lignée.

Pour cette édition 2024, tâche a été confiée au designer allemand Mark Braun de donner forme et vie à la 35e édition de la boule de Noël. Collaborateur récurrent du CIAV depuis une douzaine d’années, le créateur a présenté, ce mardi 12 novembre, le résultat de ses longs mois de réflexion : «Kaktus».

De forme légèrement arrondie, qui s’élargit à mesure qu’elle descend, la structure est ornée de petites croix et possède un fond plat, quoique doucement dentelé. Un ensemble qui ressemble à s’y méprendre à une figue de Barbarie. Pour comprendre cette gémellité, il faut plonger dans l’esprit de l’artiste.

Un fruit du futur

«Un hiver, il a fait trop mauvais temps au Pays de Bitche, et les pommes, qui ornaient d’habitude les sapins de Noël, ont manqué. Les verriers ont donc décidé de souffler ces fruits en verre, pour décorer les sapins. De là, je me suis demandé : si le phénomène se reproduisait dans un futur lointain, quel fruit faudrait-il imiter ?», résume Mark Braun.

Conscient que l’avenir, sous les effets du changement climatique , sera toujours plus chaud, le créateur s’est tourné vers des plantes qui poussent sous d’autres latitudes, mais que l’on pourrait, à terme, retrouver chez nous. Jusqu’à en arriver au cactus, symbole s’il en est du végétal confronté à la chaleur.

«Un humour piquant»

«J’ai imaginé un Noël tropical, où le cactus remplacerait le sapin», sourit le designer – d’où le sous-titre de son œuvre, «Noël au balcon». Après s’être attelé à une vaste documentation et avoir visité une pépinière spécialisée, le quadragénaire a choisi de travailler sur la forme de la figue de Barbarie, fruit d’un cactus mexicain.

«Cette boule porte en elle une note d’humour, un humour piquant, indique Mark Braun. Le dérèglement climatique est un sujet sérieux, mais j’ai voulu le traiter avec un regard léger, ironique. C’est une façon de rester optimiste et d’engager une attitude positive».

«La création est magnifique sur le plan artistique, mais aussi dans ce qu’elle raconte. C’est un message profondément intéressant», souligne David Suck, président de la communauté de communes du Pays de Bitche.

Une production de 45 000 exemplaires ?

«Kaktus» sera mise en vente dès ce jeudi après-midi et disposera, pour la première fois, du tout nouveau système de file d’attente numérique. «Ça n’aura pas de trop grandes influences sur nos ventes, même si je pense qu’on va faire un peu plus que l’an passé», indique Yann Grienenberger.

L’objectif de production se situe entre 40 000 et 45 000 unités. Chaque jour, les verriers soufflent 500 à 600 exemplaires du nouveau modèle. Son prix a été fixé à 26 euros, 29 pour la version rouge, plus coûteuse à produire. Les règles de limitation sont reconduites : chaque foyer pourra acquérir un maximum de quatre unités de «Kaktus».

Mark Braun, un designer allemand comme un symbole d’ouverture

Après le Belgo-Luxembourgeois Nicolas Verschaeve en 2022, le centre international d’art verrier a de nouveau confié la réalisation de la boule de Noël à un designer étranger : l’Allemand Mark Braun. Agé de 49 ans, il a fondé son agence à Berlin, en 2006. Plusieurs de ses travaux ont été récompensés par des prix prestigieux, comme le German Design Award, considéré comme la plus haute distinction allemande en la matière.

Egalement enseignant, Mark Braun a eu plusieurs fois l’occasion de travailler à Meisenthal. «J’ai évolué dans un univers familier», confirme-t-il. «La vocation du CIAV est de travailler avec des interlocuteurs variés. Le fait que l’artiste choisi cette année soit allemand a une connotation encore plus marquée, ici au Pays de Bitche», souligne David Suck, président de la communauté de communes.