Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
La troisième édition du FestivalActu à Forbach s’est ouverte jeudi matin et propose jusqu’à vendredi la projection de 38 documentaires sur des thèmes d’actualité fabriqués par des jeunes âgés de 3 à 23 ans.
Le festival, créé en 2016, a pour ambition de « décrypter l’information, prendre le temps pendant l’année scolaire de parler de l’actualité et réaliser des films documentaires », a expliqué l’un des trois fondateurs du festival, Pierre Oswald, professeur d’histoire-géographie.
Trente-huit documentaires, fabriqués par des écoliers, collégiens, lycéens et étudiants, seront projetés simultanément jusqu’à vendredi dans trois salles d’un cinéma de la ville. Le patrimoine, les attentats de Nice en juillet 2016 et le harcèlement scolaire sont, entre autres, au programme. Un étudiant du Togo abordera les conséquences de la montée des eaux dans son village natal, une classe de 6e se penchera sur l’alimentation des jeunes avec l’analyse d’un menu de fast-food et l’interview d’un agriculteur bio. « On essaie de balayer tous les sujets », a résumé Pierre Oswald.
Les documentaires sont visibles sur la chaîne Youtube du festival. « Le film devient un objet pédagogique comme un autre », a-t-il ajouté.
« Les jeunes s’emparent de l’actualité et en font leur cinéma »
L’idée de concevoir un festival sur l’actualité à destination des jeunes est née après les attentats de janvier 2015 à Paris. « Il y avait beaucoup de « fake news » qui circulaient sur internet, beaucoup d’informations qui n’étaient pas digérées par les élèves », a raconté Pierre Oswald, qui enseigne dans un collège classé Rep+ à Forbach. Avec un autre professeur, Frédéric Amella, et un inspecteur de l’Education nationale, Jean-Claude Dunkhorst, « on s’est dit qu’on avait un travail à faire », a-t-il poursuivi. FestivalActu oeuvre aussi pour « la liberté d’expression des jeunes sur le monde qui les entoure. Les jeunes s’emparent de l’actualité et en font leur cinéma », a-t-il dit.
Pour la première édition en 2016, 16 films avaient été projetés en une seule journée, puis 27 l’année suivante pendant deux jours. « A partir du moment où un groupe encadrant des jeunes – que ce soit une association, un centre éducatif fermé, une école de théâtre – engage une réflexion sur un sujet d’actualité, on les accueille », a développé le professeur. Aucun prix ne sera décerné à l’issue du festival, auquel doivent assister 1 500 personnes, dont 90% de jeunes. « On récompense une démarche pédagogique », a souligné Pierre Oswald.
Le Quotidien/AFP
