Accueil | Grande Région | Meuse : une course-poursuite à 160 km/h avec sa petite famille à bord

Meuse : une course-poursuite à 160 km/h avec sa petite famille à bord


Le tribunal de Briey. (photo RL)

Il a roulé à plus de 160 km/h avec femme et enfants pour fuir les gendarmes. Un habitant d’Etain a écopé de 9 mois ferme, lundi, au tribunal de Briey.

La scène détonne dans le prétoire : douze personnes, des proches du prévenu dont sa compagne, sont présentes. Plutôt rare pour une audience de comparution immédiate.

Claudio est jugé pour un énième délit routier. Le 3 septembre à Doncourt-lès-Conflans, peu après 13h, ce Meusien de 37 ans circule avec sa concubine, justement, et leurs enfants. Feux arrière défectueux. Les gendarmes sont juste derrière. Ils veulent contrôler le véhicule. Claudio feint de ranger sa Golf 4 sur le bas-côté. C’est pour mieux redémarrer en trombe. Course-poursuite. Le père de famille roule à très vive allure avec les siens sur les routes départementales du Jarnisy. Il effectue aussi des dépassements dangereux. On frôle plusieurs fois le drame. Le chauffard parvient finalement à semer les forces de l’ordre.

Terré chez lui

Heureux hasard pour les militaires. Lors d’un contrôle une demi-heure plus tard, ils recroisent la route de Claudio. Nouvelle chasse à la Golf, en direction de Gravelotte. Mais cette fois, c’est la patrouille qui décide de stopper la course-poursuite. Par sécurité. De toute façon, ils ont relevé la plaque… Au final, on retrouve la fameuse Golf chez une connaissance du prévenu. L’auto était dissimulée sous une bâche et les immatriculations avaient été retirées. Claudio se terrera plusieurs jours chez lui, à Étain, avant de se livrer.

Dans le box, l’intéressé reconnaît les faits, même s’il réfute l’existence d’un second contrôle. « Y’a juste à Doncourt où les gendarmes ont voulu m’arrêter. » Si l’homme a voulu poursuivre sa route, c’est parce qu’il conduit depuis de nombreuses années sans permis. « Et je devais aussi emmener d’urgence ma femme à l’hôpital, elle avait une côte de fêlée. »

Le trentenaire, au chômage, assure conduire quand il y est contraint. Soit la Golf qui est au nom de son fils aîné (un mineur), soit sa Peugeot 406. « Si la Golf est au nom de mon fils, c’est parce qu’elle est souvent en panne. » « Ben là, ça n’était pas trop le cas », raille le président.

Prévenu analphabète

« Il avait sa femme et ses enfants à bord. Non seulement il a fait prendre des risques à sa famille, mais aussi aux usagers de la route », souligne la représentante du ministère public. Elle réclame 9 mois ferme à l’encontre de Claudio, déjà condamné… 19 fois, pour des délits routiers principalement.

En face, Me Anne Lorentz indique que son client est inscrit dans une auto-école mais qu’il n’arrive pas à passer l’examen. Nouvelle venue au barreau de Briey, l’avocate joue la carte de l’humour : « Combien de fois on a dû passer le Code ? Une fois, deux fois, voire trois pour certains ? Je ne dirai pas combien de fois j’ai dû le passer mais rappelez-vous à quel point cet examen est difficile. Et surtout impossible pour quelqu’un qui ne sait pas lire ni écrire comme mon client. » L’avocate plaide un sursis mise à l’épreuve avec obligation de se former. « Ainsi, il pourra mettre fin à son analphabétisme et avoir enfin son permis. »

Les juges sont restés impassibles : 9 mois ferme avec maintien en détention pour Claudio Weiss. « Le tribunal a conclu que vous avez représenté un danger sur la route et que vos précédentes condamnations ne vous ont pas arrêté », justifie le président. Et de lancer : « Vous pourrez vous instruire et passer votre Code en détention. »

G. I. (Le Républicain lorrain)

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.