Environ 600 personnes ont pris part samedi dans les rues de Rambervillers (Vosges) à une marche en hommage à Rose, fillette de cinq ans tuée mardi.
Devant la maison de la famille, des dizaines de fleurs ont été déposées, ainsi que de grands portraits de la fillette. L’entourage de la petite fille portait un tee-shirt à son effigie, sa mère était habillée de noir.
Derrière les membres de la famille élargie de Rose, de nombreux habitants de tous âges ont pris place dans le cortège. La plupart s’étaient parés d’un vêtement ou d’un accessoire rose, conformément à la consigne qui avait circulé.
La procession est d’abord passée, dans le silence, devant l’appartement où Rose avait été retrouvée morte mardi par la police municipale, déshabillée, dans un sac plastique.
« C’était une petite fille que je connaissais très bien, elle vivait dans mon quartier, je la voyais tous les jours », a témoigné Angélique Maronneau, âgée de 47 ans, les larmes aux yeux. « Ça a été très très dur, et ça l’est encore, on est marqué. C’était une petite fille souriante, qui allait vers les gens ». « Il y a de la tension, il y a de la colère, on se pose des questions », a-t-elle complété, en référence au parcours du suspect, interpellé mardi soir.
Ce dernier, âgé de 15 ans, avait été placé en centre éducatif fermé pendant 12 mois, soit la durée maximum possible, dans le cadre d’une autre procédure judiciaire où il était mis en examen pour séquestration, viol et agression sexuelle sur mineur. Il était revenu à Rambervillers en février, à l’issue de son placement, et faisait l’objet d’un suivi par la protection judiciaire de la jeunesse.
Des pétales de fleurs ont été dispersés sur le trajet. Certains participants ont scandé le prénom de la victime, ou réclamé « Justice pour Rose ». La marche s’est terminée par des applaudissements, devant le domicile de la famille.
« Je ne connaissais pas la famille de cette petite fille, mais c’est important d’être ici avec eux, avec tous ceux qui souffrent aujourd’hui », a expliqué Bénédicte Margolt, 62 ans, bénévole à la Croix-Rouge venue d’Épinal, habillée en rose.
Des membres de la famille ont très brièvement pris la parole à l’issue de la marche. « On vous remercie de partager avec nous cette douleur », s’est exprimé un des oncles de Rose.
Où en est l’enquête ?
Le corps de Rose-Izabela, 5 ans, a été découvert dans un appartement de Rambervillers le 25 avril. Un adolescent de 15 ans suspecté du meurtre a été interpellé. Ce dernier était déjà connu des services de justice, puisqu’il avait été mis en examen en 2022 pour des affaires de viols sur mineurs.
Présenté à une juge d’instruction à Épinal jeudi, le mis en cause a été mis en examen et placé en détention provisoire, comme le réclamait le Parquet.
« Comprendre ce qui a pu se passer »
Ce vendredi, les premiers résultats de l’autopsie du corps de Rose-Izabela ont révélé que la fillette n’avait pas été violée. Toutefois, aucune précision n’a été donnée concernant les causes de la mort. Des résultats d’analyses complémentaires pouvant prendre plusieurs jours sont attendus.
Selon Me David Collot, l’avocat de la famille de la victime, cette dernière souhaite «savoir quand ils pourront récupérer le corps de leur fille pour pouvoir organiser des funérailles». Un moment important qui permettra à la famille de faire son deuil avant la deuxième étape : «Comprendre ce qui a pu se passer, comment ça s’est passé et les causes exactes de la mort.»
Marion Jacob, Adrian Guigue (Le Républicain lorrain)