Le centre-ville piéton doit accueillir cyclistes mais aussi amateurs de trottinettes électriques et livreurs. La mairie veut organiser la cohabitation.
Quand on leur a appris, lors d’une réunion publique il y a un an et demi, que la rue Serpenoise allait se transformer en Serpentine avec des bancs, des bacs de végétation, des capsules sonores et jets d’eau, les riverains se sont inquiétés : «Avec les vélos qui foncent, les trottinettes, les voitures et les camions de livraison, c’est déjà bien compliqué pour les piétons», avait réagi une dame pour qui l’espace allait encore se rétrécir. Quelques mois plus tard, c’était au tour de Jean-Yves Chauvet, adhérent de Soixante millions de piétons – les droits du piéton, d’exprimer ses craintes auprès de notre rédaction : «Une fois la Serpentine installée, la déambulation des piétons sera difficile, voire dangereuse», estimait-il. «Avec les voitures, les camions de livraison et les vélos, on aura du mal à circuler les jours d’affluence.»
C’est un fait. Les piétons du plateau piétonnier craignent, pour certains, davantage les cyclistes et les riders que les autos. Il faut dire que «certains cyclistes engueulent les piétons qui ne se poussent pas!», a rapporté le maire François Grosdidier lors de sa conférence de presse de rentrée, vendredi 30 août. À la question de savoir s’il est prévu, dans le cadre du chantier de la Serpentine, de réaliser une voie dédiée aux vélos, l’édile a répondu par la négative. «Si les vélos ont leur axe prioritaire, ils iront encore plus vite», a-t-il estimé. «Et puis, on ne peut pas empêcher les piétons, et notamment les enfants, d’aller sur cette voie. Ce serait dangereux.»
La Ville veut trouver sa solution
«La règle», a-t-il poursuivi, «c’est que personne ne doit dépasser les 10 km/h», la vitesse maximale autorisée sur le plateau piétonnier. Une règle souvent enfreinte par les livreurs qui sont payés à la course. «On les fustige, mais ce sont les sociétés qui les utilisent pour livrer qui devrait les initier au code de la route», estime pour sa part Christophe Prévot, responsable du Plan Vélo à la métropole de Metz.
Quelles pourraient être les solutions? Metz ne fera pas comme la Ville de Lille, a signalé François Grosdidier. La commune du Nord oblige, depuis octobre 2023, les cyclistes et usagers à trottinettes, à mettre pied à terre de 11 h à 22 h tous les jours sur les zones piétonnes du centre-ville. Le maire de Metz ne fera pas non plus comme Mathieu Klein, son homologue à Nancy, qui a demandé aux plateformes de livraison à vélo de mettre en place des zones blanches pour limiter les attroupements des livreurs en hypercentre.
Dans ces espaces, leur réseau de notifications de commandes des restaurateurs ne fonctionne plus.… En revanche, la municipalité messine réfléchit plutôt à délimiter des espaces où les livreurs pourront stationner sans gêner l’activité des commerçants et des piétons. Reste à savoir quel espace pourra être mobilisé dans un centre-ville très dense.