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Metz : une épingle à chapeau tueuse défraie la chronique… en 1910


Aujourd’hui disparus, les tramways messins sont devenus électriques en 1902. (Photo DR/ Collection des Bibliothèques-Médiathèques de Metz)

En 1902, les tramways deviennent électriques à Metz. Ce nouveau mode de transport attire les habitants mais aussi les critiques. Une polémique naît autour des épingles à chapeau. Une histoire à retrouver sur kiosque.limedia.fr

« Dans les tramways, ce ne sont chaque jour que des joues déchirées, des yeux crevés, des nez transpercés de part en part », se déchaîne Le Messin. Dans son édition du 24 décembre 1908, le quotidien régional tient le coupable ! « Le volume des chapeaux augmentant dans des proportions fantastiques, les épingles destinées à les fixer sont devenues des armes dangereuses. »

Le tramway est arrivé à Metz en 1875. D’abord hippomobile, il devient électrique en 1902 et comme, pour ses descendants, les critiques fusent avant même qu’il soit mis en service. On déplore son tracé. « À tel endroit la courbe est trop courbée, à un autre, la pente est trop pentue, et les lignes ne desservent pas tel ou tel village, et puis les travaux occasionnent maints désagréments ; enfin, désastre parmi les désastres, les tramways vont gêner le commerce », rapporte le site internet Limedia kiosque rédigé, en partie, par l’équipe des Bibliothèques-Médiathèques de Metz.

« La mode, comme le progrès, a ses victimes »

Deux ans plus tard, le 25 novembre 1910, Le Messin, revient à la charge sur cette affaire d’épingle à chapeau qui, cette fois, a tué quelqu’un. « Dans sa chute, une jeune personne a eu la tête traversée par une épingle à chapeau et est morte sur le coup », rapporte le journal avant de se livrer à un réquisitoire misogyne sous le titre « La coquetterie homicide » ! « La mode, comme le progrès a ses victimes », affirme le quotidien. « Pour les femmes, la mode est le doux tyran à qui elles se soumettent aveuglément […] Quand il s’agit de ce qu’elles croient être leur beauté, les femmes sont capables d’héroïsme », peut-on lire.

Le 23 mars 1912, un lecteur de l’ Est Républicain écrit à son journal pour se plaindre « de ces terribles pointes qui font jusqu’à 15 centimètres de longueur » et suggère comme dans certains pays étrangers que ces épingles à chapeaux soient munies… de protège-pointes !

Gaël Calvez/Le Républicain Lorrain

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