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Metz – Quinze balles pour une broutille


Dans sa marche sanglante, le tueur a parcouru un périmètre de 500 m. L'enquête judiciaire de la PJ et de la sûreté départementale a déjà identifié cinq scènes de crime différentes. (Photo : RL)

Le contexte de la fusillade qui a coûté la vie à une jeune femme de 22 ans, samedi, vers 22h, à Metz-Nord, se précise. Le tireur présumé aurait eu un différend avec l’une de ses victimes. Trois blessés sont toujours dans un état grave.

L’enquête se poursuit pour déterminer les circonstances de la fusillade qui a éclaté samedi soir, vers 22 h, à Metz-Nord, dans le quartier Boileau, à la frontière avec Woippy. Avec un lourd bilan humain : une femme de 22 ans tuée, deux hommes de 25 et 18 ans et un sexagénaire dans un état grave.

L’auteur présumé d’une quinzaine de coups de feu, Jean-Ludovic Gbetie, interpellé peu de temps après les faits, était porteur d’un pistolet semi-automatique de calibre 9 mm, dont les munitions correspondent aux étuis trouvés sur les lieux des crimes. L’arme était «prête à tirer, le chien armé» et l’agresseur détenait plusieurs cartouches supplémentaires dans une poche.

Jean-Ludovic Gbetie, âgé de 49 ans, était toujours en garde à vue hier soir. Entendu, il aurait partiellement reconnu les faits de samedi. Il sera déféré devant la justice aujourd’hui alors que le parquet de Metz pourrait ouvrir une information judiciaire pour assassinat et tentatives d’assassinat ou crime suivi de crimes. «Les circonstances doivent encore être approfondies, mais nous nous orientons vers une altercation sur fond d’alcoolisation, pour un motif futile. Il semble qu’il ait voulu s’en prendre à une des victimes plus particulièrement», a souligné hier le procureur de la République de Metz, Christian Mercuri.

La victime décède avant l’arrivée des secours

«Il a passé, si ce n’est toute la soirée, mais au moins une partie, avec au moins deux des victimes, en marge d’un barbecue festif ou d’une réunion entre jeunes dans un hall d’immeuble», détaille le commissaire de police à la Sécurité publique de Moselle, Olivier Saudreau. L’homme a été interpellé avec un taux d’alcoolémie de 0,84 mg/l d’air expiré (soit 1,68 g d’alcool par litre de sang).

Le bilan de l’attaque de samedi soir est particulièrement lourd : une jeune femme, Céline Royer, âgée de 22 ans est décédée avant l’arrivée des secours; son demi-frère, Anthony Lavialle, âgé de 25 ans, a reçu une balle dans la tête et deux dans le dos; Florian Frevin, âgé de 18 ans, un proche sans lien familial, a été touché d’une balle dans le dos; Edik Mouradov, âgé de 64 ans, a été atteint de plusieurs balles dans l’abdomen. Ils se trouvaient tous, hier soir, toujours dans un état grave.

«Prêt à tirer sur les policiers»

Vers 22 h, des coups de feu ont éclaté rue Pierre-et-Marie-Curie. Alertées par des riverains, les forces de l’ordre, arrivées rapidement sur les lieux, ont porté les premiers secours à des victimes au sol, blessées par balles.

D’autres coups de feu ont alors retenti, ainsi que des cris, émanant de rues voisines. Aidés dans leur repérage par «la clameur publique», les policiers ont interpellé le tireur une quinzaine de minutes plus tard, à l’aide d’un pistolet à impulsion électrique, alors que le suspect s’en prenait à une autre personne. «Il faut souligner le sang-froid des forces de police et de la sécurité publique. L’homme les a menacés, il était prêt à tirer. On peut imaginer qu’il l’aurait fait, mais qu’il n’en a pas eu le temps, a insisté hier le procureur de Metz.

SAMU, pompiers, force de l’ordre tous services confondus étaient très nombreux sur place. «Il a fallu gérer l’environnement de nuit et une multiplication de témoins tout en préservant les traces et indices», a précisé le magistrat. Une quinzaine de douilles et une centaine d’éléments probatoires ont ainsi été prélevés. Cinq scènes de crime différentes, sur un périmètre de 500 m, ont été identifiées. On sait aussi que l’une des victimes a pu s’enfuir et parcourir quelques mètres avant de s’effondrer.

Qui était visé ? «La chronologie des faits est encore incertaine», assure le commissaire Philippe Félix, chef de l’antenne PJ de Metz. Selon nos informations, un groupe s’était installé, vers 19 h, au pied d’un immeuble pour boire des verres. Le tireur, une connaissance d’Anthony Lavialle, aurait tenté d’intégrer cette fête entre voisins. Il serait parti avant de revenir, armé. Dans l’état actuel de l’enquête, impossible de savoir qui de la sœur ou du demi-frère a été visé en premier. Céline Royer a été touchée une première fois dans le dos, avant que son agresseur ne s’approche pour l’achever. Anthony Lavialle a reçu une balle dans la tête et deux dans le dos.

Kevin Grethen et Lisa Lagrange (Le Républicain lorrain)

Un commentaire

  1. si la loi française interdit le port d’arme a feu sans autorisation avec des peines lourdes contre toute personne qui détient une arme a feu prohibée, le risque de ces incidents serait moins

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