Metz : le musée de la Cour d’Or gratuit pour toujours

Depuis la réouverture du musée de la Cour d’Or de Metz-Métropole, le 10 juin, la gratuité a entraîné une hausse de la fréquentation. Elle est nette : le site a enregistré 6 181 visiteurs, contre 3 378 pour la même période l’an dernier. Un succès.

Pour François Grosdidier, président, la question ne se pose pas : le musée peut devenir gratuit, dès à présent. « Jean-Luc Bohl a eu l’idée judicieuse de rendre le musée gratuit. On a toujours eu ici le débat sur la gratuité de la culture. Le centre Pompidou est un phare international, pour lequel on vient de loin. Il n’est pas anormal que l’entrée y soit payante. Mais le musée de la Cour d’Or est différent, c’est le musée de Metz et des Messins. Le musée où nous plongeons tous nos racines. Et puis, lorsqu’on parle d’attractivité du centre-ville, ça en fait partie. »

L’effet serait réel, donc, selon lui, pour le rayonnement. Et pour quasi-zéro euro. « Le coût de fonctionnement de la billetterie est quasi égal aux recettes elles-mêmes… »

« La gratuité, ça marche ! On a eu un bond de 183 % », s’enthousiasme Patrick Thil, vice-président de Metz-Métropole à la Culture : « Cette gratuité, ce ne serait pas pour un court instant, mais pour y retourner à chaque fois que ça fera plaisir. »

Freins culturels

Daniel Baudoin, maire de Sainte-Ruffine, lui, est plus réticent : « Si cette décision pouvait être justifiée en juin, elle me semble moins légitime aujourd’hui ». Pour lui, si cet acte a « une belle portée symbolique », «près de la moitié des entrées sont déjà gratuites ». D’ailleurs, le principal frein n’est pas le prix, mais les blocages culturels, observe le maire de Sainte-Ruffine. Délégué au mécénat, il craint « un manque à gagner futur ». Il préférerait lui plutôt la gratuité pour les scolaires et les périscolaires.

« J’avais exprimé ma circonspection par rapport à la gratuité, reconnaît Jean-Luc Bohl, vice-président. Mais aujourd’hui, c’est un signe positif. Il faudra peut-être faire un point d’étape dans un an. »

François Grosdidier voit plus loin : s’il doit y avoir débat, n’est-ce pas plutôt sur la manière d’augmenter l’affluence ? La gratuité du musée est adoptée à la quasi-unanimité (trois abstentions).

OJ (Le Républicain Lorrain)