Metz : le détenu diffusait des vidéos depuis sa cellule

Tournées dans sa cellule de Metz-Queuleu, les images de Billel se sont retrouvées en ligne sur une application. Ça n’a pas plu.

Vous comprenez bien qu’on ne peut pas se comporter en prison comme à la maison », s’adresse le procureur Julien Le Gallo à Billel. Le jeune détenu de 18 ans, qui purge une peine de vingt mois, a été repéré sur Periscope , l’application qui permet la diffusion de vidéos en direct sur la Toile. Pas de chance, le premier surveillant du centre de détention de Metz-Queuleu l’a identifié en ligne.

La fouille de la cellule débouche sur la découverte d’une puce et d’un téléphone. Billel nie l’évidence et puis, les images sous les yeux, affirme ignorer qu’il a été filmé et soutient ne pas avoir de compte. Pas de bol, on en trouve un avec sa photo sous le pseudo Le roi des pirates suivi par 232 abonnés. OK, et la puce à qui appartient-elle ? Pas au prévenu. Qui filmait ? Ben pas Billel puisqu’il était à l’image. Il faut donc en déduire que le cadreur était son copain de détention. Ce dernier reconnaît avoir chargé l’application « pour garder un lien avec l’extérieur ». La mise sous écrou est justement voulue pour l’interrompre.

C’est dans cet esprit que le prévenu aussi utilisé le portable, pour passer quelques coups de fil et publier quelques photos.

Une mauvaise idée selon le parquet. « Chaque incident en détention détricote ce que vous allez construire. Si vous voulez vous en sortir, vous n’avez pas droit à un seul faux pas […] tout cela est du temps perdu », estime Julien Le Gallo devant le jeune majeur qui, fauché par une affaire de stups durant son année de terminale Bac pro, envisage de reprendre ses études.

Au regard du parquet, cet écart de conduite vaut trois mois ferme. « Je ne suis pas sûr que ce quantum soit un avertissement. C’est une sanction », considère la défense de Me Jonas Olszakowski qui aurait préféré du sursis. « C’est la première fois qu’on lui reproche un téléphone. Est-ce qu’un passage devant la commission de discipline n’aurait pas suffi ? Est-on devant des faits très graves qui justifient un passage devant le tribunal ? Je ne suis pas sûr. »

Le tribunal réduit la peine de Billel à deux mois ferme.

Frédéric Clausse (Républicain Lorrain)