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Metz : le destin doré du marché de Noël


Les marchés de Noël à Metz comptent aujourd'hui 150 chalets installés places Saint-Louis, Saint-Jacques et De-Gaulle ainsi que sur l’Esplanade. (Photo archives RL)

L’acte de naissance a été publié le vendredi 2 décembre 1994. Ce jour-là, place Saint-Louis, un cortège d’officiels participe à l’inauguration de la première édition du marché de Noël de Metz.

Sur cette place Saint-Louis, une cinquantaine de chalets de bois fabriqués dans les Vosges ont remplacé les voitures – on pouvait encore se garer sur la place – pour quelques semaines. Le président de la Fédération des commerçants, Philippe Guillaume, parle alors « d’un défi et d’un pari lancés avec enthousiasme ».

Vingt et un ans plus tard, son regard n’a pas changé ou presque. « C’était nécessaire pour la ville de créer une dynamique, de renforcer son attractivité , explique celui qui est devenu depuis président de la Chambre de commerce et d’Industrie de la Moselle. Noël, au même titre que la mirabelle, était un marqueur fort de notre territoire, comme cela pouvait l’être en Alsace ou en Allemagne. » À Strasbourg, Colmar, Trèves ou Stuttgart, le Weihnachtsmarkt est une institution depuis longtemps.

À Metz, la Fédération des commerçants, inspirée par la réussite de ses voisins, entend bien faire de même. De 50 la première année, le nombre de chalets passe à 74 l’année suivante. Et s’étend jusqu’à la place Saint-Jacques et l’Esplanade où un chapiteau abritant des crèches du monde entier a été dressé. « Ça a pris tout de suite auprès du public , se remémorent Alain Steinhoff et Patrick Hieber, les actuels président et vice-président de la fédération des commerçants. Et d’année en année, on a rencontré de plus en plus de succès. »

Pilotée par les commerçants – alors que ce sont les Villes qui la portent dans la plupart des cas –, la manifestation grossit donc d’année en année. De façon régulière et raisonnée mais avec le souci constant d’innover pour séduire un public de plus en plus large.

Cette année, la Féerie de glace et une pyramide

Cinq ans après son lancement, en 1999, on ne parle plus désormais du marché de Noël de Metz mais des marchés de Noël de Metz. 150 chalets sont désormais installés dans quatre sites distincts : places Saint-Louis, Saint-Jacques et De-Gaulle ainsi que sur l’Esplanade. Une patinoire et une grande roue font également partie du décor. Tout comme le village de Noël, place du Forum, où les enfants peuvent rencontrer le père Noël en personne. En cette année 1999, Philippe Guillaume et les commerçants estiment avoir franchi un palier. « Nous jouons désormais dans la cour des grands, avance-t-il. Metz est devenu le deuxième marché de Noël de France après Strasbourg. »

Des centaines de milliers de visiteurs s’y ruent en effet chaque année – le chiffre de 2 millions de visiteurs impossible à vérifier est avancé –, mais la fédération, qui peut compter sur le soutien sans faille de la Ville de Metz, ne s’en contente pas. « L’idée centrale bien sûr, c’était d’animer Metz , précisent Patrick Hieber et Alain Steinhoff. Mais aussi que les gens se promènent, se déplacent en différents endroits du centre-ville. »

L’an dernier, c’est donc place de Chambre que le dernier-né des sites du marché messin a vu le jour. Avec un incroyable succès tout au long des six semaines d’ouverture. Cette année, les commerçants messins ont choisi d’innover encore. Un huitième site, place d’Armes (on y trouvera la grande roue et une douzaine de chalets) va donc voir le jour au pied de la majestueuse cathédrale Saint-Étienne tandis que sur la place de la République, à côté de la traditionnelle patinoire, le public pourra découvrir La Féerie de glace (soit tout l’univers de Disney sculpté dans 2 000 blocs de glace). « C’est une animation jamais vue en France, quelque chose d’assez incroyable qu’on a la chance d’avoir », glisse Alain Steinhoff.

Mais côté nouveautés, la liste n’est pas encore close. Place Saint-Louis, c’est une étonnante pyramide en bois illuminée de 17 mètres de haut qui va bientôt être installée. « C’est une structure entièrement démontable que l’on trouve déjà en Allemagne », explique Patrick Hieber. Au rez-de-chaussée, on y trouvera une vaste boutique de vente d’objets de Noël. Aux étages, d’impressionnants personnages qui tourneront sur des plateaux pivotants. Bref, de quoi renforcer, un peu plus encore, l’image des marchés de Noël et leur attrait auprès du grand public. Et donc de franchir un palier supplémentaire vingt et un ans après sa création, place Saint-Louis.

Fabien Surmonne (Le Républicain Lorrain)