Le collectif artistique Garoue-Garou a fait son retour mercredi 3 janvier à Metz-Borny pour inciter les habitants à participer à un grand collage d’œuvres prévu le 2 mars dans les rues du quartier.
Le temps d’une averse, ils se sont mis à l’abri à la bibliothèque du centre socioculturel du Bon-Pasteur à Metz-Borny, cet espace provisoire qui a ouvert en août 2023 après l’incendie de la médiathèque Jean-Macé. Posé devant eux, le plan du quartier laisse apparaître des dizaines de petits points rouges : les 80 emplacements prévus pour le futur grand collage du 2 mars. «Nous étions venus une première fois en novembre pour un prérepérage des murs et pourveffectuer nos demandes d’autorisation», explique Émilie Bonno, membre de Garoue-Garou.
Cette fois, c’est fait, toutes les autorisations ont été obtenues, notamment celles des bailleurs sociaux comme la SEM Eurométropole Metz Habitat et Vivest. Seul Batigère doit encore donner sa réponse. «Nous allons aussi afficher sur la mairie de quartier, les écoles, le centre Bon Pasteur et trois commerces», poursuit la plasticienne et comédienne. Car, le plus important et aussi la raison de leur présence, à elles, les deux fondatrices du collectif, et à lui, l’auteur-réalisateur messin Aymeric Swiatoka-Novais, qui a soufflé ce projet à la direction régionale des Affaires culturelles (Drac) Grand Est et aux Bibliothèques-Médiathèques de Metz (BMM), c’est évidemment d’inciter les habitantes et les habitants à participer au collage.
Ouvert à tous
«On n’a pas besoin d’être plasticien! On peut faire un dessin, écrire un poème, un mot, une partition, une recette ou un tuto, comme le prévoit le concierge de la rue de Normandie qui souhaite expliquer comment on change un siphon!», rapporte en riant Émilie Bonno, qui a aussi pour habitude de dire «qu’une fois le quartier recouvert, tous les dessins deviennent beaux».
Pour participer, il faut en revanche envoyer ou déposer son œuvre avant le 14 février à l’espace bibliothèque du Bon Pasteur. Le sujet est libre. Le papier, par contre, ne doit pas être plus épais que 80 g, «sinon cela boit l’eau et se décolle». Le format doit faire au minimum un mètre de largeur ou de longueur.
Enfin, tout aussi important que l’œuvre, un audio l’accompagne, accessible grâce à un QR code. «Cela doit faire une minute : un extrait sonore, une explication de ce qu’on a réalisé, une lecture…», explique la chanteuse et comédienne Géraldine Bitschy, également membre du collectif. La pluie a cessé. Le trio repart dans les rues distribuer les tracts qui expliquent le projet. Cet après-midi, ils iront revoir celles et ceux qui «font vivre le quartier», comme le centre social Petit-Bois, Bouche-à-Oreille, Borny Buzz ou Apsis Émergence, tous prêts à participer.
Un don de 1 000 euros pour la médiathèque
La cagnotte lancée par la Ville de Metz pour la reconstruction de la médiathèque de Borny est clôturée depuis début janvier. Quelque 203 personnes ont fait preuve de solidarité, pour récolter une somme de 20 570 euros. Allant de 5 euros à 1 000 euros, chaque don compte. Parmi ceux qui ont contribué à hauteur de 1 000 euros, Yves et Christine Barbazanges, un couple de Longeville-lès-Metz : «Au départ, on avait peur que ce soit une page créée par un arnaqueur pour profiter de la situation», témoigne Yves, retraité de 71 ans.
La raison de leur don? «Pour soutenir la médiathèque et répondre à un sentiment d’incompréhension» après l’incendie qui a détruit la médiathèque Jean-Macé, la nuit du 30 juin au 1er juillet. «Ça nous a touchés dans le sens où c’est proche de chez nous et que c’est un point de culture et d’échange. C’est important pour nous de le préserver», confie Yves. S’ils n’allaient pas à la médiathèque de Borny, les petits-enfants du couple vont souvent à celle du centre-ville de Metz : «On leur lit beaucoup d’histoires, le soir, avant de les coucher. Nos petits-enfants vont beaucoup à la médiathèque», explique le couple. Fixé initialement à 100 000 euros, l’objectif de la récolte a été baissé à 15 000 euros. La Ville de Metz explique sur le site de la cagnotte qu’elle a reçu un soutien exceptionnel de la direction régionale des Affaires culturelles.