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Metz : il planquait des armes dans le canal et jouait avec


C’est dans les eaux de la Moselle que le Talangeois dissimulait son petit arsenal. (Photo : RL)

Un retraité lui a refourgué son stock d’armes et munitions. Le nouveau propriétaire en profitait pour s’entraîner au tir au bord de Le Moselle avant de se faire choper sur l’A31 avec sa panoplie planquée… dans une glacière !

C’était son petit secret à lui, depuis un an. Un de ces trucs qui plaisent aux garçons. L’étudiant de 22 ans, de Talange, se muait en une sorte de soldat en mission quand il se rendait, solitaire, le long du canal. Lui seul savait où était immergé le paquet sensible. Il tirait alors une corde fixée à la terre et ramené à la lumière son petit trésor de guerre : un revolver Tanarmi Gardon 22 long rifle, des lance-fusées, deux revolvers à gaz, des pistolets à billes.

Un petit arsenal immergé

Mais aussi 172 munitions, 355 billes de métal et autant de projectiles en plastique pour charger les pistolets. Puis les heures s’égrenaient et le Talangeois tirait sur des cibles imaginaires. Pour s’entraîner. Un an plus tôt, il n’avait pu résister à la vue de quelques cadres fixés au mur de l’appartement d’un vieil homme. Un ami lui avait demandé de l’aider à déménager ce retraité de l’armée, ent ouré de ses vieilleries kaki. « Il m’a demandé si j’aimais les armes. Quand j’ai vu tout ça, j’ai pas pu dire non », a raconté l’étudiant, mardi, à la présidente du tribunal correctionnel de Metz.
Pétoires de Poilus

Car toutes ces pétoires de Poilus ont fini par lui brûler les doigts au tireur-amateur. Le 25 février dernier, en début de nuit, il s’est fait choper sur l’A31. Un simple contrôle douanier. Inopiné mais gage de pépins à venir. À la question : « Avez-vous des produits à déclarer ? », le jeune conducteur qui songeait à des stupéfiants, a répondu par la négative. Jusqu’à ce que la fouille des agents mette à jour la panoplie, fraîchement conservée dans une glacière, au coffre. Ça aurait pu mal tourner !

« En période d’état d’urgence, c’est un peu risqué mais bon, on ne vous reproche pas ici d’être idiot. Mais tout ça doit être un peu rémunérateur », a persiflé le ministère public, avant de requérir tout de même la bagatelle de six mois de prison ferme !

Brocante encombrante

L’apprenti soldat est devenu blême. Promis ; personne n’était au courant de son affaire. Même pas sa mère ! En quête de conseils pour se débarrasser de cette brocante devenue encombrante, il avait même fini par lui exposer le cas d’un ami détenteur d’armes… « Elle a été intraitable sur la question ; lui a répondu que son ami ne devait pas conserver tout ça, qu’il devait s’en débarrasser, que c’était trop dangereux », a défendu Me Marlène Schott pour souligner l’immaturité de son « adulescent » de prévenu. « Voilà ce qu’il comptait faire, se défaire de toutes ces armes. Et certainement pas en les vendant puisqu’aucune n’était réellement en bon état », a souligné l’avocate pour contrer le réquisitoire.

Six mois de prison avec sursis et une interdiction de détenir des armes ont été prononcés par le tribunal. Sans oublier la confiscation du tout pour débarrasser gratuitement Monsieur. Une question est demeurée : « Pourquoi un ex-militaire a fait don de tout ça à un amateur ? Vous n’êtes même pas inscrit dans un club de tir », avait interrogé la présidente.

L’étudiant gâté par papy Boyington n’avait pas poussé l’interrogatoire jusque-là.
« J’allais retrouver des amis en ville ce soir-là. Juste pour boire un verre »

S.-G. Sebaoui (Républicain Lorrain)

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