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Lorraine Airport : la tour de contrôle mise en sommeil


A compter de janvier 2017, la tour de contrôle pourrait ne plus émettre de minuit à 6h. (Photo : Archives RL)

C’est dans l’air du temps depuis plusieurs années. Le 25 novembre, l’aviation civile devrait décider de mettre fin à l’ouverture 24h/24 de Lorraine Airport. Ce qui ne sera pas sans conséquences.

C’est l’un des atouts majeurs de Lorraine Airport. L’ouverture 24h/24 de cet équipement a pourtant du plomb dans l’aile. Le 25 novembre, la DGAC (Direction générale de l’avion civile) devrait décider de la révision des horaires de l’équipement. Selon les syndicats régionaux, le dossier figure à l’ordre du jour du comité de direction des opérations, qui aura lieu à Paris. Il y est question de fermer la tour de contrôle entre minuit et 6h à compter de janvier 2017. Cela permettrait à la DGAC de supprimer trois postes de plus après les quatre déjà retirés des écrans radars en 2010.

Vue de loin, la nouvelle n’a rien de scandaleux. Aucun vol commercial n’est programmé de nuit. Mais lorsqu’on l’analyse un peu plus finement, on se rend compte qu’elle ne sera pas sans conséquences. À plusieurs niveaux.

La crainte d’autres répercussions

Ce ne serait, par exemple, pas une bonne nouvelle pour les hôpitaux lorrains. Les vols sanitaires, souvent déterminants en termes de greffes, ne pourront ainsi plus avoir lieu dans cette tranche horaire. Autres victimes collatérales : les clubs de foot lorrains de Ligue 1. Le FC Metz comme l’ASNL devront organiser autrement leurs voyages retours. Les vols commerciaux connaissant de gros retards pourraient aussi en faire les frais. Cela obligerait enfin l’équipement à tirer un trait définitif sur la possibilité d’accueillir de nouveau du fret nocturne.

Mais les syndicats craignent aussi des répercussions sur le fonctionnement diurne. « L’hiver, la tour doit superviser les opérations de décontamination de la piste. Si elle ne démarre qu’à 6h, les vols commerciaux programmés tôt le matin pourraient en faire les frais. Et dès qu’un contrôleur rencontrera un aléa, nous n’aurons plus de variable d’ajustement. Déjà, à 14, nous n’arrivons pas toujours à assurer le service de nuit. À onze, celui de jour sera aussi compliqué… », souffle Dany Etienne, secrétaire Usac-CGT. Des agents Afis, pouvant rendre des services d’information et d’alerte, mais pas de contrôle, pourraient être proposés en compensation. Ce qui inquiète aussi. Des actions sont envisagées en intersyndicale avec l’Unsa-ICNA, le SPAC-CFDT et le SNCPA. L’un des objectifs vise à obtenir plus de soutien politique.

En 2011, Jean-Pierre Masseret avait mouillé la chemise pour sauver cet acquis. Cinq ans plus tard, les syndicats – qui pointent du doigt le traitement privilégié dont bénéficierait l’aéroport de Strasbourg – disent ne pas ressentir le même engagement auprès de son successeur à la tête de la Région et de l’aéroport, Philippe Richert. Ce qui ne plaît pas du tout au cabinet de l’élu : « Philippe Richert a rencontré les syndicats et écrit à deux reprises à la DGAC. Le dossier est toujours en discussion. »

Philippe Marque (Le Républicain Lorrain)

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