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Longwy : le conflit s’enlise entre le maire et la CGT, nouvelle grève jeudi


Samedi, une dizaine de représentants CGT et d’agents de la Ville étaient sur le marché de Longwy-Bas pour distribuer une « lettre ouverte aux usagers et administrés », expliquant le sens de leur action de ce jeudi. (photo René Bych / RL)

La CGT Territoriaux de la Ville de Longwy appelle à débrayer contre « les conditions de travail dégradées ». Le maire, Jean-Marc Fournel, estime que le syndicat « refuse » de négocier. Résultat : ni bus, ni cantine ce jeudi.

Un nouveau mouvement de grève se profile, ce jeudi, au sein des services de la Ville de Longwy. De 11 h 30 à 12 h 29, le personnel communal est appelé à débrayer devant l’annexe de l’hôtel de ville de Longwy-Haut, à l’initiative de la section CGT Territoriaux de la collectivité. Soit la cinquième action du genre depuis 2014.

Quoi de neuf depuis le dernier épisode, le 30 janvier ? « Rien » à en croire Jawad Mahjoubi, secrétaire général de la section CGT : « Nos conditions de travail se dégradent de plus en plus. Ce qu’on veut, c’est pouvoir travailler décemment, que le maire et certains directeurs de pôles fassent preuve d’écoute et de concertation sur le terrain. Par le passé, Jean-Marc Fournel a déjà signé des protocoles de sortie de crise, mais il ne les respecte jamais. »

« Des engagements pas respectés »

Le syndicaliste cite rapidement le manque d’effectifs à la Maison de la petite enfance. « Il y a une dizaine de jours, l’équipe s’est retrouvée à devoir gérer 23 enfants de 3 mois à 3 ans… à deux personnes », illustre Jawad Mahjoubi. « Normalement, le ratio est d’un encadrant pour cinq enfants qui ne savent pas marcher ou d’un encadrant pour huit enfants qui savent marcher », rappelle Marie-Paule Roger, représentante CGT du personnel de la crèche.

Cette dernière évoque un autre engagement qui n’aurait pas été respecté : « Concernant la climatisation, on nous avait promis l’an dernier que ce serait budgété… Là, nous arrivons en juin et rien n’a été installé ! Lors du récent pic de chaleur, on a pu voir monter la température jusqu’à 34 ° C. Nous avons été obligés de mettre des feuilles de papier devant les carreaux pour protéger les petits, car les volets extérieurs sont cassés. »

Jawad Mahjoubi pointe encore des heures supplémentaires demandées aux agents de la Ville qui ne seraient « pas rémunérées. Le Tour de France est devenu la vitrine de la mairie. Mais les agents craquent, se mettent en arrêt maladie et cela se répercute sur les usagers… »

Et la liste des griefs de la section CGT serait encore longue.

« La CGT veut aller au conflit »

Lundi matin, une réunion de concertation était programmée entre le maire et la CGT. « Cela a tourné court », assure Jean-Marc Fournel. « Aucune négociation n’a pu être entreprise, du fait de la CGT qui, après un rappel général de ses revendications, a refusé de discuter », poursuit l’élu qui souhaiterait des précisions afin d’agir.

Pour Jean-Marc Fournel, la CGT veut « aller au conflit, à l’épreuve de force ». Et de souligner que les agents ne débrayeront que 59 minutes. « Ce qui fait que cela ne leur coûte pas un centime, mais pénalise les usagers », dénonce-t-il.

Ne sachant pas combien d’employés seront impliqués dans le mouvement, le maire s’est vu contraint de suspendre des services comme la restauration scolaire et le transport. La crèche sera également fermée. « Je ne peux pas prendre le risque d’avoir des enfants qui ne soient pas suffisamment encadrés par du personnel communal. »

X. J. et B. B. (Le Républicain lorrain)