Les points de deal étaient connus au-delà des frontières. Des toxicomanes belges, luxembourgeois et lorrains accourraient chaque jour dans des appartements de Longwy et Herserange pour leurs doses de cocaïne et d’héroïne. Dix-sept personnes ont été interpellées cette semaine, et treize écrouées.
Le terrain de la drogue est toujours aussi fertile dans le Pays-Haut, un marché où les trafiquants tunisiens tiennent le haut du pavé. Ou plutôt les adresses qui comptent dans le milieu. La Police judiciaire de Metz avait déjà frappé une tête de réseau et récupéré trois kilos de drogue dure, il y a quelques mois. Cette semaine, le groupe stup, le Groupe d’intervention régional et la BSU de Longwy, qui bossaient sur certaines cibles depuis de longs mois, ont interpellé dix-sept personnes.
Les enquêteurs ont passé du temps à surveiller deux appartements de la drogue situés à Longwy et Herserange. Deux endroits où se pressaient des dizaines de consommateurs par heure. Cette affluence n’était pas passée inaperçu dans ce coin de Meurthe-et-Moselle. « Les riverains ne parlaient que de ça », confie-t-on à Longwy.
Les vendeurs vivaient et travaillaient dans ces lieux, y tenaient des permanences et se relayaient pour être capables de répondre, à toute heure, à la demande de cocaïne et d’héroïne d’une qualité pourtant « très douteuse », selon des sources.
«Les vendeurs rémunérés entre 1 000 et 2 000 euros»
La qualité n’était peut-être pas au rendez-vous mais le réseau proposait des prix imbattables – 10 euros le gramme d’héroïne –, si bien que sa renommée dépassait les frontières. Des acheteurs se déplaçaient depuis le Luxembourg et la Belgique proches pour venir se ravitailler. « C’était un beau trafic lucratif, réagit Catherine Galen, procureur de la République du Val de Briey. Les vendeurs étaient rémunérés entre 1 000 et 2 000 euros par mois. »
Lors de l’opération déclenchée en début de semaine, les policiers ont saisi 12 000 euros, en plus de quelques centaines de stupéfiants et d’armes de poing. « La plupart des personnes interpellées sont des étrangers en situation irrégulière qui se trouvaient là pour vendre. » À l’issue des gardes à vue, quatorze personnes ont été présentées au juge d’instruction. Treize ont été placées en détention provisoire après leur mise en examen.
Kevin Grethen (Le Républicain Lorrain)