Les sapeurs-pompiers de Thionville et Hayange ont tagué leur colère sur les véhicules d’intervention, comme ailleurs dans le département. Les pros dénoncent, entre autres, le projet de réduction des effectifs de nuit.
La grogne se répand comme une traînée de poudre dans les casernes de Moselle. Après Metz ou encore Forbach, celles de Thionville et Hayange ont pris le relais ce week-end. La colère ne passe pas inaperçue. Elle est taguée sur les véhicules d’intervention. Les slogans inscrits en lettres blanches sont clairs : « Pompiers au rabais », « Secours en danger », « Nos élus économisent sur votre sécurité ».
Le mouvement a pris dès jeudi du côté de Metz. « Avant tout, c’est la base qui s’est retournée contre la hiérarchie, sans consigne syndicale », insiste Patrick Ludwiczak, représentant CFDT. Les pompiers pros dénoncent un projet de réorganisation annoncée ces derniers jours par leur direction qui induirait notamment la réduction des effectifs de nuit dans les centres. « Or la nuit, on a besoin d’être nombreux car les opérations sont plus compliquées et nécessitent plus de personnels , relève Jean-Yves Neguin, représentant CGT à Thionville. Si on est en danger, la population aussi est en danger, ce n’est pas un mouvement corporatiste ! »
À Thionville, comme ailleurs, la modification redoutée des cycles de travail dans les casernes aurait encore un autre impact sur le public, d’après les pompiers pros en colère. « Car cela jouera aussi sur les délais d’intervention. Les gens doivent savoir » , s’indigne Patrick Ludwiczak.
Préavis de grève pour jeudi
Un préavis de grève a été déposé par les organisations syndicales le 1er juin. « Ce sera symbolique, car nous serons réquisitionnés quoi qu’il en soit. » Mais d’autres actions, comme la distribution de tracts à la population, sont prévues.
Aujourd’hui, une partie de l’intersyndicale CGT-CFDT sera reçue par le colonel François Vallier, patron du SDIS 57 (Service départemental d’incendie et de secours) dont l’enveloppe de financement est gérée par le conseil départemental.
« À Thionville, les sapeurs-pompiers professionnels sont en train de faire bloc », estime le pompier cégétiste, Jean-Yves Neguin. Car la situation est déjà délicate. Les secteurs d’intervention sont progressivement redessinés. Les effectifs se réduisent, les départs ne sont pas remplacés. « Le problème de personnel est présent depuis une dizaine d’années alors que l’activité augmente , souligne Patrick Ludwiczak, CFDT, conforté par d’autres témoignages. Ce projet de réorganisation des cycles de travail n’est qu’un pansement pour éviter l’embauche. »