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ING Night Marathon de Luxembourg : la course vue de l’intérieur


15 000 participants à l’ING Night Marathon, avant-hier. Et pour tous un adversaire de taille : la chaleur ! (photo Editpress)

Un spectacle à l’américaine, une organisation sans faille. Ça, c’est pour ceux qui l’ont vécu dans la peau du spectateur. Mais pour certains de ceux qui ont couru l’ING Night Marathon, samedi à Luxembourg, c’était plutôt nuit d’enfer… Témoignage du dossard 6757.

Rasséréné par sa sieste du début d’après-midi, il a fait le trajet jusqu’à Luxembourg-Ville en voiture, l’âme légère et enjouée. Puis comme des milliers d’autres coureurs inscrits à l’ING Night Marathon 2017, il a pris une navette jusqu’au Kirchberg, point de départ de cette course qui anime chaque année la capitale grand-ducale. Et c’est là qu’il a compris, dans cet immense couloir où se trouvaient 14 999 autres coureurs, que la soirée allait peut-être être… compliquée.

Ce n’est pas tant les 21 km à parcourir qui inquiétaient le bonhomme. Mais plutôt ce compagnon de route qui lui tapait déjà sur la tête avant de s’élancer : le soleil. A 19h, heure du coup d’envoi, le mercure affichait encore plus de 30 degrés. Sans le moindre brin de vent pour faire illusion. Et forcément, lorsqu’on a plus l’habitude de « jogger » sur les bords de la Moselle que sur les chemins des plaines kényanes, il y a de quoi se poser des questions. Bref, de toute façon, il était trop tard pour reculer.

Le dossard 6757 s’est donc élancé, accompagné par une habituée de l’épreuve. À deux, tout est plus facile paraît-il. Ça, c’est sur le papier. Sur le bitume luxembourgeois, la réalité est autre. Quatre kilomètres avalés. Premier ravitaillement, histoire de rafraîchir la machine qui montre déjà des signes de surrégime. Le grand boulevard du Kirchberg s’étale devant nous, noir de ce monde qui file vers on ne sait quoi…

L’arrivée ? Elle est encore loin. Penser à autre chose. Pour ça, il y a la foule qui ne tarde pas à apparaître de part et d’autre de la chaussée, devant les maisons et aux terrasses des cafés du centre-ville. On tente d’ignorer les plaintes de ces cuisses qui durcissent à chaque foulée. On fait semblant d’oublier qu’il reste plus d’une dizaine de bornes à encaisser. Et on regrette sincèrement de ne pas avoir été plus pointilleux dans notre préparation. Mais là encore, trop tard pour reculer.

Pour certains, c’en est trop. Un, deux, trois… les malaises se multiplient. Des coups de chaud. Les secours sont sur le pont. Le 6757 et sa compère évitent de s’attarder. Ne manquent pas une occasion de profiter des jets d’eau que certains habitants, compatissants, brandissent au passage des coureurs. De l’eau ! Les semelles surchauffent. On s’attarde sur une pancarte brandie par une jeune femme : « Souriez ! N’oubliez pas que vous avez payé pour être là »… Et là on se dit qu’on payerait encore pour profiter d’un taxi jusqu’à l’arrivée.

Celle-là pointe d’ailleurs le bout de son nez. Elle est au bout de ce même boulevard du Kirchberg emprunté plus tôt dans la soirée. Les mollets des uns et des autres s’impatientent. De retour sous le grand hall de la Foire Expo, sono hurlante, le 6757 et sa compagne de galère passent (enfin) l’arche de la délivrance. La fin de la fièvre du samedi soir. 2h20 au chronomètre. Soit quatre minutes de plus à peine que le vainqueur de l’épreuve, le Kenyan Edwin Kiptoo. (À ce détail près que lui s’était engagé sur le marathon. Mais ça, on n’est peut-être pas obligé de le dire ?)

Cédric Brout (Le Républicain lorrain)

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