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Législatives en Lorraine : le RN en tête à Metz, la Nupes peut y croire à Longwy


Le candidat sortant de la circonscription Metz 1, Belkhir Belhaddad, arrive derrière le RN. (photo Le RL/Pascal Brocard)

À Metz, le RN fait la course en tête. Dans la circonscription de Longwy, où l’abstention frôle les 63 %, le duel opposera Ensemble à la Nupes.

Le suspense a été intense dans la troisième circonscription de Meurthe-et-Moselle. Les trois favoris se tenant dans un mouchoir de poche, dans un territoire où près de deux électeurs sur trois sont restés à la maison. Xavier Paluszkiewicz (Ensemble) vire en tête avec 25,16 % des votes. Il est talonné par Martine Étienne (Nouvelle Union populaire, écologique et sociale) avec 24,88 %. L’extrême droite est en troisième position avec 23,92 % des suffrages.

C’est donc le même duel qu’en 2017 qui va se jouer entre le député sortant et la candidate de gauche (NDLR : Patrice Zolfo, aujourd’hui suppléant, était le titulaire pour La France insoumise). Sauf qu’en cinq ans, le rapport de force n’est plus du tout le même. Le représentant d’Emmanuel Macron rassemblait 10 123 voix quand il en recueille 7 061 ce coup-ci. Martine Étienne, elle, totalise 7 345, soit 2 348 de plus que LFI en 2017. La conseillère municipale de Longwy a pour cela bénéficié des accords nationaux, et l’absence de candidat communiste sur la circonscription. En revanche, l’élue de l’intercommunalité a dû faire face à la présence de Francis Herbays. Le dissident socialiste capitalise 2 690 voix (9,11 %). Une réserve pour la Nupes? Pas certain tant les relations entre les forces de gauche se sont tendues durant la campagne.

Xavier Paluszkiewicz dispose d’une faible réserve de voix. Il ne devrait pas pouvoir compter sur un ralliement de Mathieu Servagi (Les Républicains), arrivé en cinquième position (1 814 voix). Pas plus que celles (1 255) de Nicolas Rosskopf (Reconquête). Le candidat d’Éric Zemmour s’est multiplié sur le territoire. Et a sûrement privé le Rassemblement national du second tour. Il faut dire que la parachutée, Muriel Di Rezze, n’a pas daigné faire campagne dans le nord du département. La conseillère régionale est troisième, avec 7 061 voix (23,92 %), comme en 2017. Malgré son absence sur le terrain, la représentante de Marine Le Pen capte 2 503 voix de plus que Céline Dolcemascolo en 2017. À méditer.

Nupes : «Nous avons fait une belle campagne»

Du côté de Metz 1, jamais la dernière ligne droite n’a été aussi longue pour le député sortant, Belkhir Belhaddad. Les résultats de la première circonscription le qualifient pour le deuxième tour avec 24,29 % des voix derrière le candidat RN Grégoire Laloux (25,37 %), mais il devance de 269 voix à peine, la candidate de la Nupes.

Belkhir Belhaddad, candidat de la majorité présidentielle, Ensemble, a avoué qu’il s’attendait à une bataille difficile. «Ce combat n’était pas gagné d’avance», analysait-il dimanche soir. «Au vu des résultats de la présidentielle sur la vallée de l’Orne, et sur le plateau, on pouvait s’attendre à un score serré avec le RN.» Effectivement, seules 402 voix séparent les deux candidats du RN et de la majorité présidentielle.

Quant à Grégoire Laloux (RN), il rayonne. Les adhérents du Rassemblement national, venus en force le congratulent. «Je n’envisageais pas être en tête», confie-t-il. «C’est une très bonne nouvelle, je la dois à une bonne campagne de terrain qui a porté en visibilité et en crédibilité.» En troisième position, Esther Leick (23,56 %) a maintenu le suspense jusqu’au bout. Certes, c’est la déception qui s’est dessinée sur son visage à la lecture des résultats définitifs, mais la jeune femme a pu s’enorgueillir de «scores très serrés». «Nous avons fait une belle campagne, nous avons beaucoup de travail à fournir pour les prochaines élections.»

Bertrand Baud et Anne Rimlinger