Elle a ouvert ses portes il y a deux ans et depuis la boulangerie tourne à plein régime. Pour sa deuxième participation à un concours, Le fournil de Kanfen a décroché le prix de la meilleure baguette de Moselle.
Danny Le Doaré aurait pu ne jamais devenir boulanger-pâtissier. Tombé dans le pétrin dès l’enfance à Bousse, il a découvert les plaisirs du métier avec son père qui tenait la boulangerie Le Doaré. Mais se croyant allergique à la farine comme papa, il a failli tout arrêter. Mais pour faire quoi ? À la tête du Fournil de Kanfen depuis deux ans, le jeune homme de 28 ans n’est pas du genre à regarder sa montre, consacrant à son affaire quinze heures de boulot chaque jour.
Autant dire qu’il dort peu mais que le jeu en vaut la chandelle puisque ce sont plus de 800 clients qui viennent y acheter leur pain quotidien ainsi que viennoiseries, quiches et pâtisseries. C’est dire qu’il n’a pas vraiment le temps de s’éparpiller. « Nous sommes dix à travailler. Ma mère et ma tante m’aident, avec ma conjointe on s’occupe de la pâtisserie et du rayon traiteur. Le week-end mon père nous prête main-forte. Nous sommes ouverts de 4h30 à 19h30 mais souvent on ne ferme qu’à 20h. »
Un rythme soutenu surtout pour une partie de l’équipe qui débute son labeur à 1h du matin pour que les premiers clients aient l’embarras du choix dès l’ouverture. Malgré son planning serré, Danny s’est inscrit au concours de la Foire internationale de Metz. Et il a eu le nez fin puisqu’il a décroché le premier prix grâce sa baguette tradition, « celle qui représente 80 % des ventes. C’était la deuxième participation de la boulangerie. L’an dernier nous n’avions eu aucun prix. Allez comprendre ce qui a changé ».
Danny est évidemment fier de cette distinction qu’il attribue à son équipe mais appréhende pour la suite. « C’est une reconnaissance de notre travail mais nous craignons d’avoir encore plus de clientèle ! Pour être honnête, nous avons décidé de fermer le lundi car le personnel est fatigué et qu’on ne trouve personne pour nous aider. On aurait bien besoin d’un pâtissier-viennoisier supplémentaire. » Faut dire que la boulangerie fait le plein. Grâce à son amplitude horaire mais aussi à son emplacement et au parking de covoiturage situé juste devant. « On a dû pousser les murs à deux reprises. Je ne pensais pas que ça marcherait autant. La partie salon de thé séduit tout comme notre terrasse. »
Une belle réussite pour le jeune gérant qui a eu raison de s’accrocher à son rêve. « Finalement ce n’était qu’une allergie de contact et non à la farine ! » Du pain bénit pour les habitués du Fournil de Kanfen.