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Le maire de Metz veut «inscrire l’A31 bis dans une logique transfrontalière »


Pour Dominique Gros, la question du financement de l'A31 bis est symbolique d'un manque de réflexion sur une fiscalité transfrontalière mieux partagée (Photo : Karim Siari, Républicain Lorrain).

A31 bis, la revoilà ! Le débat a été sans concession mardi soir, entre les élus lorrains et les interlocuteurs de l’état français. Particulièrement sur la question du financement. Le maire de Metz, Dominique Gros, précise sa vision du dossier.

Le président du département mosellan, Patrick Weiten, comme les maires des grands pôles lorrains, ont incité l’état français à négocier un cofinancement avec le Grand-Duché, mardi soir. Il en va d’une logique de  territoire, puisque l’axe est au moins aussi utile pour le Luxembourg (accès à la main d’œuvre, logistique à Bettembourg) que pour la France. Il en va également d’une justice fiscale, au vu des impôts laissés par les 100 000 frontaliers français au Grand-Duché. « Cette manne n’est mobilisée qu’à l’intérieur des frontières du Luxembourg pour l’instant », précise ce mercredi Dominique Gros, le maire de Metz, en complément de son intervention à l’estrade. « Or les frontaliers ne sont pas des apatrides : ce sont des contribuables qui ne récupèrent pas les fruits de leurs impôts sur le revenu, au motif qu’ils habitent du mauvais côté d’une frontière… en 2018, au cœur de l’Europe ! »

Dans ce cadre-là, de nombreux élus (Michel Liebgott dans la Fensch, Patrick Luxembourger pour l’agglomération de Thionville etc. ) se montrent régulièrement choqués par le projet de péage au niveau de Thionville, qui reviendrait in fine à faire payer les frontaliers deux fois.

Ne pas opposer les territoires, mais les rendre complémentaires

Dominique Gros estime qu’il « faut inscrire l’A31 bis dans une logique transfrontalière ».

Tant au niveau des besoins de chacun : « Il n’y a, dans le dossier du maître d’ouvrage (NDLR : d’étude) de 2015, aucune allusion à la plateforme logistique de Bettembourg réalisée entre 2015 et 2018, et dont l’objectif est de traiter 350 000 conteneurs par an en 2030 ! »

Tant au niveau d’une approche globale de la fiscalité, et donc d’un financement des infrastructures publiques plus équilibré, de part et d’autre de la frontière. « Ce projet d’A31 bis doit être l’occasion d’ouvrir le débat clef des ressources. Il y a une base européenne unanimement partagée en zone frontalière : dès lors que l’impôt ne peut être prélevé des deux côtés de la frontière, le pays qui perçoit l’impôt verse une compensation au pays qui ne le prélève pas (ex. : entre la France et l’Allemagne). Mais aucun mécanisme n’existe entre la France et le Grand-Duché. » Les blocages sont d’autant plus terribles, du coup,  quand on parle d’une A31 bis chiffrée à 1,4 milliard d’euros (dont environ 600 millions d’euros pour le tronçon Thionville-Luxembourg).  « Je ne comprendrais pas que des obstacles financiers viennent ralentir ce projet, en même temps qu’aucune négociation avec Luxembourg ne viendrait à être ouverte », conclut le maire de Metz.

Hubert Gamelon