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Le lac de Madine navigue en eaux troubles


La tension monte entre les commerçants et le syndicat mixte qui gère les lieux. (photo archives RL)

Les commerçants se montrent sévères avec la gestion du site du lac de Madine.

Rien n’est simple dans ce joli coin de Meuse. On pensait le site de Madine lancé sur l’ode du développement. En 2014, après treize millions d’euros d’investissements, les visages satisfaits s’affichaient sur les photos. Toutes les parties prenantes tournaient leur regard dans la même direction. Deux ans après, que reste-t-il?

La deuxième tranche des investissements –  qui concerne l’hébergement  – a été mise en sommeil, «le temps de définir un vrai projet». L’équipe de Philippe Richert a également fait savoir, mercredi, que le patron du Grand Est abordera les questions d’avenir le mardi 6  décembre, sur place. En creux, cela signifie que la Région va « reprendre le dossier en main », confie un proche du dossier.

C’est une « bonne nouvelle » pour les commerçants qui font vivre Madine depuis deux ans dans des conditions « pas faciles ». Rien ne transpirait jusqu’ici, « mais l’ambiance est pesante » avec la direction du syndicat mixte qui gère les lieux.

«On veut faire fuir les clients?»

Les mots sont choisis  : « On a tous beaucoup investi , expose Vincent Pouilleux, l’ancien restaurateur messin venu ici développer le pôle restauration et animations. De l’argent mais aussi du temps. » En 2014, des concerts rassemblaient des dizaines de milliers de personnes chaque week-end.

« Aujourd’hui, il ne se passe plus grand-chose », déplore-t-il. « La brasserie est ouverte 7  jours sur 7, onze mois dans l’année. On emploie douze salariés en CDI, hors saison. On fait vivre ce site merveilleux et les alentours en travaillant avec les producteurs locaux. Et on nous met des bâtons dans les roues. C’est comme si le syndicat mixte voulait voir les lieux péricliter. C’est incompréhensible. »

Ancien patron du renommé Lion d’or, à Gorze, Henri Erman est encore marqué par la soirée du beaujolais où toutes « les lumières des chemins menant au parking étaient éteintes. On veut faire fuir les clients? »

Créateur des Nuits insolites de Madine, Vincent Pillet a même saisi un avocat depuis que le syndicat mixte lui a ordonné de retirer ses deux voiliers transformés en chambres d’hôtes. « Cette année, j’ai compté plus de 300  nuitées. Ça fait vivre le site, la restauration. J’avais pourtant l’autorisation lorsque je me suis lancé. » Les règles ont changé. Sans que les commerçants en comprennent les raisons.

Nous n’avons pas pu avoir d’éléments de réponses de la direction du syndicat mixte mercredi. Elle n’a pas répondu à nos sollicitations.

Kevin Grethen (Le Républicain lorrain)