Pourtant priorité nationale, l’A31 bis pourrait bien redescendre tout en bas de la pile par manque de consensus politique et d’implication des usagers. Mauvais procès, rétorquent les concernés, l’État cherche des excuses, faute d’argent.
En Moselle, une dernière réunion de concertation publique est fixée au mercredi 27 février à Metz. En Meurthe-et-Moselle, c’est prévu le 1er mars à Laxou. Et déjà, il se dit que le vieux serpent de mer de l’A31 pourrait continuer à s’enrouler sur lui-même et se faire de nouveaux nœuds dans la tête. Faute de consensus politique, absence de pancartes ou de coups de gueule des usagers (sic), le dossier «priorité nationale» pourrait tout simplement passer à la trappe.
D’ailleurs, la communication autour des dernières réunions de concertation publique, l’ultime étape avant la clôture du dossier et le lancement – ou pas – d’une déclaration d’utilité publique (DUP), donne le ton. « La solution autoroutière est-elle totalement dépassée dans un système de mobilité?», interrogent les organisateurs. Ou encore : «Quelle conception et quels usages futurs des infrastructures?
«On confond tout»
«On confond tout», s’emporte Pierre Cuny, président du Sillon lorrain. «On mélange problème de mobilité et alternatives nouvelles. L’A31 bis est indispensable même si ça ne sera pas suffisant.» Celui qui est également maire de Thionville et président de la Communauté d’agglomération Portes de France rappelle l’engagement sur le TER promis à rouler au rythme du RER, les solutions de télétravail pour frontaliers, le covoiturage…
130000 véhicules/jour, l’Euro-corridor le plus fréquenté d’Europe
Avec 130000 véhicules/jour, l’A31 serait l’Euro-corridor le plus fréquenté d’Europe. «L’A31 bis», insiste Pierre Cuny, «c’est d’abord la nécessité de 2X3 voies au nord de Thionville et même 2X4 voies avec la bande d’arrêt d’urgence ouverte en heures de pointe aux cars transfrontaliers, voitures électriques et covoiturage entre Metz et Nancy. Les Luxembourgeois mettront sur leur réseau des caméras de surveillance infrarouge. À nous, de faire de même!» Une solution, indépendante ou presque, aux très contestés contournement de Thionville (COT) et barreau Toul-Dieulouard.
«La question n’a rien à voir avec l’implication ou pas des usagers», recadre Bertrand Pancher, député de Meuse qui a beaucoup travaillé sur le dossier. «C’est l’agence de financement des infrastructures de transport française (AFITF) qui n’a plus d’argent. Il lui manquera cette année 200 millions d’euros de redevance radars et 300 millions d’euros après les concessions faites aux gilets jaunes. Sans parler des 200 millions d’euros versés à Ecomouv après l’abandon du projet de l’écotaxe.»
Laurence Schmitt/RL
La France est désormais nulle sur à peu près tout les domaines (vin exlu).
L’A 31 bis devrait déjà être construite depuis longtemps.