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La mode du vintage fait fureur


Clément Chollot, passionné de design vintage, et Bastien Ruhland, ébéniste d’art, ont créé à Maxéville (54) L’Atelier 1954, showroom de mobilier des années cinquante à soixante-dix. (Photo : Stéphanie Schmitt)

La déferlante « vintage » s’abat sur le Grand Est à coups de Salons et puces spécialisés. Mobilier, vinyles, voitures… la nostalgie est partout, à la fois business et marqueur d’une société en mutation.

Nostalgie quand tu nous tiens… Mobilier industriel, enfilades scandinaves, vinyles et formica. Le marketing estampillé « vintage » n’a jamais autant fait vendre.

Les 14 et 15 octobre prochains, se tient à Strasbourg le premier Salon « Tendance Vintage » du Grand Est. Nancy avait son « Week-end Vintage » en juin. Il a attiré 3 000 personnes en deux jours et Metz sonnait la deuxième édition de ses « Puces Vintage », en août, avec une affluence record.

Regarder dans le rétro, attendri par une madeleine de Proust, c’est humain. Et chacun se convainc, à son heure, que « c’était mieux avant ». Arrive pourtant sur le marché une génération de consommateurs trentenaires qui placent la quête d’objets vintage en véritable mode de vie. Comme ils tournent le dos à la politique, ils tournent le dos à la société de consommation à outrance. « Face à une société aseptisée et dure, de plus en plus de nos clients s’inscrivent dans une démarche globale. Ils veulent consommer en circuit court, des produits locaux et responsables, ils recyclent leurs déchets. Et sont en quête d’authenticité avec du mobilier qui a vécu. »

Le goût du beau et de la qualité

Les Nancéiens Clément Chollot et Bastien Ruhland ont créé en 2016 « L’Atelier 1954 », boutique de mobilier et objets des années cinquante, soixante et soixante-dix. Ils sont aussi à l’initiative du « Week-end Vintage » nancéien. « Chaque génération a la nostalgie d’une autre, passée. Si le vintage attire une clientèle de 30 à 60 ans, parmi les trentenaires, il y a une quête de la patine du temps, mais aussi le goût du beau et du meuble de qualité. » De 1945 à 1975, on a assisté à l’âge d’or du design. « À cette époque, il y avait une projection dans le futur très créative. Pour nous aujourd’hui, le futur, c’était mieux avant ! »

Dans les allées du showroom à Nancy, Léandre, un trentenaire strasbourgeois, résume cet état d’esprit : « On a été étudiants, logés dans des studios meublés avec du préfabriqué. Du mobilier qui s’est rapidement déglingué. Aujourd’hui, on est en quête de meubles robustes qui ont vécu. » Et qui sont beaux ! Le marché du vintage est désormais largement récupéré par les grandes enseignes de la déco, « mais les clients qui achètent dans le grand commerce ne cherchent pas cette authenticité, ils ne viendront jamais chez nous », assure Clément Chollot.

Si l’on peut aujourd’hui acquérir du mobilier vintage à des prix raisonnables – Léandre achète à Nancy deux modules de rangement scandinaves, négociés à cent euros pièce –, il reste un Graal. Les meubles de designers, signés Le Corbusier, Mies Van Der Rohe, Prouvé, Perriand et autres Brauer et Eams, peuvent atteindre des sommes folles. Seule une poignée d’acheteurs fortunés peuvent se les offrir. Reste aux amateurs les puces et les Salons pour décrocher, sans se ruiner, un vrai petit morceau de nostalgie.

Stéphanie Schmitt (Le Républicain Lorrain)

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