La centrale nucléaire de Cattenom, proche de la frontière avec le Luxembourg, est à l’arrêt depuis le 25 juin dernier. Une première depuis sa mise en service en 1986. Quelles conséquences concrètes ? On vous explique, avec l’aide de nos confrères du Républicain Lorrain.
Une situation inédite, mais nécessaire : depuis le 25 juin dernier, la centrale nucléaire de Cattenom, en France, est à l’arrêt. Ces quatre réacteurs sont stoppés, afin de réaliser des travaux pour «désencrasser le circuit de ventilation, pour fiabiliser l’outil industriel pour les mois à venir», explique le directeur du CNPE, Jérôme Le Saint.
Avec un enjeu simple : être au rendez-vous en cas de pics de chaleur cet été, mais surtout en hiver, «là où la demande en électricité est nettement plus forte». L’unité 2 sera ainsi à l’arrêt pour une durée approximative de dix jours. Les unités 3 et 4 quant à elles, sont stoppées depuis le printemps dernier, en raison de suspicion de corrosion sur les tuyaux du système de refroidissement du circuit primaire.
Cattenom ne demeure toutefois pas en sommeil profond. Comme l’expliquent nos confrères du Républicain Lorrain, si les réacteurs 1, 3 et 4 sont bien stoppés, le n°2 reste en «arrêt intermédiaire» et pourra ainsi redémarrer plus vite le cas échéant.
«Nous sommes même en plein pic d’activité !», renchérit Jérôme Le Saint. «Toutes nos équipes sont mobilisées, que ce soit à la conduite (car il y a tout un tas de paramètres à surveiller, des changements de configuration à effectuer), à la logistique, à la maintenance bien sûr».
Greenpeace dénonce une mauvaise anticipation politique
«Cet arrêt de la tranche 2 prouve une nouvelle fois que le nucléaire n’est pas résilient», explique Roger Spautz, Luxembourgeois, chargé de campagne nucléaire auprès de Greenpeace.
«C’est un mauvais choix politique de tout miser sur le nucléaire», estime-t-il. Selon Greenpeace, l’arrêt des quatre réacteurs de Cattenom depuis samedi en est la démonstration. «Cela pose le problème de la diversification dans la production d’énergie. La France n’a pas développé d’alternatives, n’a pas développé d’énergies renouvelables», poursuit le chargé de campagne pour Greenpeace.
L’incident ne fait que conforter l’ONG sur ses positions : réduire la part de nucléaire, dénoncer la construction d’EPR. «Il faut faire pression, ressortir les projets coincés dans les tiroirs : développer l’éolien en mer et le photovoltaïque.»
Greenpeace ou pas, c’est un constat. La moitié des réacteurs français est à l’arrêt à ce jour. Peut-être que la moitié des éoliennes ne tournent pas non plus mais pas besoin d’argument scientifique pour constater qu’au moins elles n’ont pas besoin de quantité d’eau monstrueuse pour les refroidir, qu’elles ne produisent pas de déchets radioactifs dont on ne sait pas quoi faire, qu’il ne faut pas 30 à 50 ans de travaux pour les démanteler lorsqu’elles sont en fin de vie, et bien sûr qu’elles ne risquent pas d’exploser en décimant toute une population (même si le risque est faible on n’est pas à l’abri d’un missile venant de l’Est ou d’ailleurs). Que le nucléaire soit mieux que le charbon, le gaz et le fioul, oui sans aucun doute. Que ce soit la solution ultime, c’est moins évident. Et est-ce qu’on pourra se passer de nouvelles centrales pour le jour où il n’y aura plus que des voitures électriques, c’est une bonne question, en tous cas l’UE interdit les moteurs thermiques en 2035 mais la France n’aura pas de nouvelle centrale avant 2040 au mieux. Donc que ce soit nucléaire ou renouvelable, la France est très en retard…
Pourquoi donner la parole à un membre de cette officine idéologique qu’est Greenpeace?
Dès qu’on parle nucléaire, pourtant la bonne solution énergétique pour les décennies à venir, pour eux, c’est caca. Point final. Sans le moindre argument scientifique qui tienne la route.