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Jœuf : les parents de Luca veulent comprendre


Épaulée par son compagnon (à gauche sur la photo), la mère de Luca, et Sébastien, le père de l’enfant, ont courageusement répondu aux questions des médias lors d’une conférence de presse, mardi après-midi en mairie de Jœuf. (photo Fred Lecocq)

La mère de Luca et le père de l’enfant de 7 ans, décédé lundi des suites de ses blessures, se sont exprimés mardi lors d’une conférence de presse, en mairie de Jœuf. L’écolier a été poignardé par un voisin le 15 octobre dans sa rue.

«La famille a décidé d’accepter cette rencontre dans ces conditions pour vous permettre de faire votre travail », annonce d’emblée le maire de Jœuf André Corzani devant les micros et caméras de médias nationaux, mardi à 15 h. La maman de Luca Néri, décédé lundi des suites de ses blessures, Sébastien, le père de l’enfant, ainsi que Philippe, le beau-père de la victime, viennent d’entrer dans la salle du conseil de la mairie. « Des conditions qui visent à respecter la famille, poursuit l’élu. Il n’y aura plus de contact ensuite entre celle-ci et les médias. »

L’avocat messin, Me Xavier Iochum, représentant habituellement les intérêts de la ville, prend la relève. Il a accepté de défendre les parents du jeune écolier sauvagement agressé le 15 octobre dernier, rue Clemenceau à Jœuf, alors qu’il rentrait au domicile familial.

Lui aussi invite au « respect qui est dû à cette famille touchée par le malheur. Elle est extrêmement digne alors qu’on peut parler de profanation, d’acte de sauvagerie qui dépasse l’entendement, l’imaginable ! »
« C’est un prédateur ! »

Pour le pénaliste, ses clients attendent « une manifestation claire de la vérité avec son corollaire qui est la compréhension des faits. Toute une communauté, scolaire, humaine, est dans l’interrogation. Leur seconde exigence sera que justice soit rendue ». Me Iochum plaide pour « un jugement en cour d’assises ». Réprimant des sanglots, la mère de Luca accepte de répondre à une question sur ce qu’elle ressent au plus profond d’elle-même. « Je veux qu’il finisse ses jours en taule. Qu’on lui fasse le plus de mal possible. On ne fait pas ça à un enfant. C’est une ordure », enrage-t-elle en évoquant l’individu qui a ôté la vie à son fils. Sébastien, le père de Luca, ne cille pas. On devine une colère sourde. « Il savait ce qu’il faisait. C’est un prédateur », finit-il par lâcher quand on l’interroge sur la responsabilité pénale du mis en cause.

À ses côtés, la mère de Luca s’emporte : « Il n’a pas donné cinq ou sept coups comme vous l’avez dit mais neuf coups de couteau ! Sur un enfant de 7 ans ! », affirme-t-elle avant de s’écrouler sur sa chaise.

André Corzani met fin à l’entretien. « Les proches de Luca sont profondément touchés par les hommages qu’on rend à leur enfant, mais ils ne souhaitent pas qu’ils se multiplient », souligne encore le premier magistrat de Jœuf.

Une chapelle ardente a, en effet, été érigée lundi soir sur les lieux du drame ; un registre de condoléances a été ouvert à l’hôtel de ville et les drapeaux mis en berne. « Un dernier rassemblement, silencieux, aura lieu à 18h le jour des obsèques », indique encore l’élu sans annoncer de date. Il dépendra du résultat de l’autopsie programmée hier à l’institut médico-légal de Nancy.

Ce qui est sûr, c’est que les obsèques se tiendront « dans le berceau familial, dans la région de Thionville », évoque le maire. Luca Néri, habitait à Jœuf depuis quelques mois seulement, avec son frère Paolo, sa maman, et le compagnon de celle-ci.

Virginie Dedola (Le Républicain lorrain)

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