La société Efic à Illange forme les demandeurs d’emploi aux métiers de la métallurgie et du bâtiment. Une formation d’assembleur au plan débute mais reste incomplète. Le directeur ne comprend pas ce défaut de candidatures.
Comment votre entreprise de formation a-t-elle traversé la crise sanitaire ?
Patrick Morel, directeur d’Efic Formation : « Comme tout le monde, nous avons cessé nos activités du jour au lendemain. Les stagiaires ont été renvoyés chez eux ; nous les avons retrouvés début juin. Actuellement, nous avons un groupe de soudeurs qui remettent à jour leur licence, chose indispensable pour exercer ce métier. Chacun évolue dans son box, avec ses outils, cela facilite la distanciation sociale ».
Vous venez aussi de débuter une formation d’assembleur au plan pour laquelle vous déplorez un manque de candidats. Est-ce exact ?
« Oui. Nous travaillons sur des métiers en tension toute l’année, nous savons qu’il est difficile de capter des candidats en temps normal. Mais alors que le chômage a bondi de plus de 20 % en raison de la crise sanitaire, nous ne comprenons pas pourquoi Pôle emploi ne parvient pas à nous diriger davantage de candidats. C’est d’autant plus dommageable que la formation est gratuite ; elle est financée par la Région Grand Est qui est notre principal client. À ce jour, il nous reste trois places ».
Ne pensez-vous pas que les demandeurs d’emploi ont justement du mal à se projeter alors que beaucoup de secteurs industriels vont être très impactés par la baisse d’activité ?
« C’est une hypothèse en effet mais depuis que je fais ce métier, je constate une règle immuable : moins on est qualifié, plus on a de chances de rester durablement dans le chômage. Je pense aussi que lorsque l’activité va repartir, les entreprises auront besoin de personnel formé et opérationnel de suite. D’où l’importance d’acquérir ou renforcer ses compétences. Pourquoi ne pas profiter d’une période d’inactivité pour rebondir ? C’est une chance ».
Parlez-nous de ce métier d’assembleur au plan. De quoi s’agit-il exactement ?
C’est un métier peu connu et c’est sans doute le fond du problème ! L’assembleur au plan requiert une grande polyvalence : le métier consiste à tracer et découper des pièces métalliques selon un schéma donné. Il peut aussi assembler des pièces déjà préparées. Cela appelle des compétences variées, dont les connaissances en soudage ».
Quels peuvent être les débouchés pour vos stagiaires ?
Les personnes qualifiées sont rares sur le marché ; les chances de s’insérer rapidement sur le marché de l’emploi sont réelles. Il y aura toujours des opportunités dans le secteur de la construction métallique ; les entreprises ne vont pas toutes s’arrêter de produire ; les choses vont nécessairement repartir. Les métiers d’assembleur ou de soudeur resteront incontournables. Ils sont peu robotisables ; ils ne sont pas près de disparaître du jour au lendemain ».
(Le Républicain Lorrain)