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Hôpital sous tension : Mercy en cellule de crise


Dans la nuit de mardi à mercredi, près d’une centaine de personnes se sont retrouvées dans la salle d’attente des urgences de l’hôpital Mercy près de Metz. La direction a rappelé des médecins. (Photo : RL)

Près de cent personnes dans la salle d’attente des urgences de l’hôpital Mercy près de Metz dans la nuit de mardi à mercredi. La direction a déclenché une cellule de crise, rappelé en renfort médecins et personnels soignants.

«J’ai failli déclencher le plan blanc* », avoue Marie-Odile Saillard, la directrice du CHR de Metz-Thionville. C’est dire si la situation s’est révélée catastrophique aux urgences de Mercy dans la nuit de mardi à mercredi.

« Il y avait une centaine de patients dans la salle d’attente. » Comme chaque année, à la même période, partout en France, le service des urgences de Metz doit relever le défi des épidémies et avaler des afflux massifs de patients. « Cela fait trois semaines que nous saturons », complète François Braun, chef de service des urgences messines. « Mardi soir à 20h, nous comptions 75 personnes en attente, dont une trentaine attendaient depuis le matin 7h. Et la moyenne d’âge des patients est de 65 ans. » Situation inadmissible pour le médecin urgentiste qui vise un seul objectif, quelle que soit la situation : « Zéro malade sur des brancards aux urgences. »

Les autres services sollicités

Mardi soir, il a fallu parer au plus pressé. « Nous avons appelé en renfort huit médecins de garde dans les autres services », détaille le Dr Khalifé Khalifé, président de la commission médicale d’établissement (CME) et chef de la cardiologie. « On a ouvert les vingt lits de l’hôpital de jour, un espace situé près de la radiologie qui a accueilli une dizaine de brancards, ça a permis de dégager les couloirs et les médecins ont pu consulter. » « Nous avons également contacté l’HIA Legouest, les hôpitaux privés Schuman de Metz et la clinique Claude-Bernard qui ont été très réactifs », renchérit la directrice du CHR. Malgré ces précautions, la situation est devenue rapidement critique « car en quelques jours, nous sommes passés de 25 % à 32 % de taux d’hospitalisation », chiffre Khalifé Khalifé.

Le manque de lits en aval est régulièrement pointé du doigt quand les urgences sont en souffrance. « Il faut ajuster les programmations chirurgicales et médicales dès que l’on voit monter la tension », insiste François Braun. « A présent, il faut déprogrammer brutalement. »

Du côté de la direction, l’avis est moins tranché. « Les déprogrammations sont délicates quant aux finances et aux relations usagers-hôpital, répond Marie-Odile Saillard. Et d’un autre côté la communauté médicale a parfois l’impression de faire les frais du tout-urgence. Depuis dix jours, on déprogramme les choses légères, l’ambulatoire. On fait le boulot. »

Anne Rimlinger-Pignon (Le Républicain Lorrain)

*Plan spécifique d’urgence sanitaire et de crise.

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