[Handball] Le rêve continue pour le Luxembourg, tombeur de l’Italie (24-23)

Il reste 19  secondes à jouer et le Luxembourg, qui compte deux longueurs d’avance sur l’Italie (24-22), a la possession de balle, mais se la fait subtiliser par Radovcic que Yann Hoffmann ceinture. L’arbitre hongrois sort le rouge et désigne le point de penalty. Dans un boucan d’enfer, au milieu de 1  250  supporters hostiles, Turkovic fait preuve d’une parfaite maîtrise, trompe Auger et permet aux siens de repartir de la Coque, certes défaits, mais par le plus petit écart. Immédiatement, on repense à cette phrase lâchée par Riccardo Trillini, l’entraîneur de Käerjeng, dans notre édition d’hier : « Si le Luxembourg veut se qualifier, il lui faudra gagner ce mercredi et pas seulement d’un but… »

Eric Schroeder, son pivot à Käerjeng, s’en amuse : « De toute façon, Riccardo se trompe tout le temps! Et puis, on est toujours plus fort à l’extérieur qu’à domicile. On a gagné en Finlande et en Géorgie. On ira gagner en Italie! » Un discours volontariste à l’image de la remarquable combativité d’une sélection impressionnante de cohésion. « On a vu une vraie équipe. Une équipe formidable! », s’enthousiasme Camille Gira, séduit mais quelque peu déçu de voir les Italiens s’en tirer aussi bien.

Parce que bon, faut être honnête, la Squadra Azzura a constamment couru derrière le score, ne revenant à la hauteur de son adversaire qu’assez tardivement (17-17, 44 e ) grâce notamment à Sperti. Auteur de six réalisations, le Bascharageois a profité d’une relative liberté sur son aile droite –  comme Radovcic à gauche  – s’expliquant par la volonté des Luxembourgeois à réduire au silence la base arrière adverse. Ce qu’ils sont parvenus à faire dans l’ensemble au vu des statistiques affichées par Volpi, Skatar, Giannoccaro ou Iballi. Et des sept réalisations de Turkovic, cinq l’ont été sur penalty…

«Je n’ai jamais douté de la victoire»

« Je sentais bien ce match, je n’ai jamais douté de la victoire », lâche Adrian Stot, ravi de cette quatrième victoire de suite du Luxembourg en compétition officielle. Une série confirmant, indiscutablement, la progression constante d’un effectif qui, parfois, ne se sent pas forcément soutenu. « Avant cette campagne, j’ai l’impression qu’ils n’étaient pas nombreux ceux à croire en nos chances », lâche Jimmy Hoffmann sans amertume. De ce scepticisme, lui et ses partenaires semblent s’en nourrir. S’en délecter même. Et, à la rigueur, on ne peut que s’en réjouir, surtout si ça leur permet de trouver les ressources nécessaires pour réaliser de telles prestations.

Et ce dans une atmosphère qu’on n’avait plus connue depuis… Depuis quand d’ailleurs? « Depuis la France! », déclare le visage barré d’un grand sourire un Eric Schroeder qui, comme ses partenaires, se rendra en Sicile où il vendra chèrement sa peau. « Là-bas, ce sera le même combat. Ce sera même plus dur, mais il faut y croire. On peut le faire! »

Charles Michel