À l’issue du deuxième tour du scrutin, Marine Le Pen confirme son envolée dans la Vallée de la Fensch, où les électeurs de huit villes sur les dix que comporte le territoire lui ont donné préférence. Cet élan trouvera-t-il un prolongement aux législatives ?
Le Rassemblement national creuse son sillon dans la vallée de la Fensch. À Hayange d’abord, où le parti de Marine Le Pen, incarné par le maire Fabien Engelmann depuis 2014 , totalisait dimanche soir 58,73% des suffrages et arrivait en tête dans les seize bureaux de vote de la commune. Ou l’adhésion de 4 036 votants sur les 7 422 comptabilisés au deuxième tour. «Du jamais vu !», réagissait le premier magistrat, malgré une abstention de 34%.
L’extrême droite grignote du terrain, y compris dans les communes historiquement ancrées à gauche : à Algrange par exemple, elle a obtenu 55,74% des suffrages contre 44,24% au moment du scrutin de 2017 avec la même affiche, 52,29% à Serémange (41,05% en 2017). À Nilvange, elle caracole à 59,83% (46,23% en 2017).
Fameck et Uckange, les exceptions
À Florange, Le Pen l’emporte d’une courte tête avec un score de 50,60%, mais la déferlante RN épargne surtout deux communes de la vallée, Fameck et Uckange, qui avaient porté le candidat de la France Insoumise Jean-Luc Mélenchon en première position au premier tour (39% et 38% des suffrages exprimés).
«Ce sont des villes où l’on a une gauche forte avec une capacité de résistance, commente Michel Liebgott, maire de Fameck et président de la communauté d’agglomération du Val de Fensch. Ce résultat a été renforcé par le vote des quartiers dits populaires où le vote anti Le Pen est fort. Mais ce sont aussi dans ces quartiers où l’abstention est massive.»
Se mobiliser pour les législatives
La candidate du RN a progressé de dix points dans la huitième circonscription de Moselle, où une candidature aux législatives de juin gagnerait en épaisseur. «Ce n’est pas forcément la circonscription qui basculera le plus naturellement vers le RN», analyse encore Michel Liebgott.
«Tout dépendra de la capacité à se mobiliser pour une élection où le taux d’abstention est fort, et surtout à trouver le bon candidat à gauche».