La société Habay Frères, par l’intermédiaire de Jean-Luc Habay et de son associé Jorge De Sousa, ont souhaité s’exprimer sur le projet qu’ils portent à la carrière abandonnée d’Ottange. Ils veulent faire taire les critiques qui participent, selon eux, à dégrader l’image de leur métier.
«On est des petites gens. On essaie juste de faire travailler les entreprises.» Entre deux bourrasques glaciales, Jean-Luc Habay, vêtu d’une chasuble fluo, entend bien faire passer le message. Il veut parler de sa société, Habay Frères, porteuse du projet de remblaiement de la carrière abandonnée d’Ottange. L’entrepreneur n’a pas vraiment digéré les articles parus dans la presse ces dernières semaines, notamment ceux du Républicain lorrain. Des articles «à charge», martèle-t-il.
Ces derniers relatent pourtant une réalité que personne, pas même lui, ne conteste : le marché de la valorisation des déchets inertes, notamment ceux en provenance du Luxembourg, est en plein essor dans la région. En Moselle, notamment dans le Pays-Haut, les nouveaux sites d’enfouissement pullulent. Et tous n’ont pas bonne réputation.
«Nous ne sommes pas la poubelle du Luxembourg»
«On comprend que cela inquiète, indique-t-il d’emblée. Ailleurs, certaines choses sont faites illégalement. Nous, on fait les choses correctement, en toute légalité, mais ça nous retombe dessus. Nous ne sommes pas malhonnêtes.» Il précise que les derniers articles ont fait du mal à son projet et à sa profession. «Nous avons une mauvaise image, mais, ici, tout est contrôlé, voyez par vous-même», souffle-t-il en tendant un bon de suivi. «Nous ne sommes pas la poubelle du Luxembourg. Le Grand-Duché apporte une bouffée d’air à la région, il faut ne faut pas l’oublier.»
Sur le lieu du rendez-vous, les camions immatriculés au Luxembourg se relaient pour déverser leur benne remplie de terre. Nous sommes à Crusnes, sur le terrain de motocross en plein réaménagement.
«Bien sûr que l’activité rapporte de l’argent. On travaille pour faire du bénéfice. On parle de la survie d’une entreprise, mais on ne va pas devenir riche avec ça», explique Jean-Luc Habay, qui précise que 53 000 euros ont déjà été investis en études pour la carrière d’Ottange. «Il a aussi été écrit que le jeu n’en valait pas la chandelle pour la commune. On a pourtant proposé une rétribution à hauteur de 1,05 euros/m3, c’est bien plus que la plupart des autres», ajoute Jorge De Sousa.
Pour les deux associés, le problème est ailleurs. «Les vrais problèmes sont en forêt. Allez voir tous les déchets qui traînent, c’est honteux», soupire l’homme. La discussion change de ton. Le climat s’apaise. Le message est passé.
Damien Golini (Le Républicain lorrain)